Les Indiens guatémaltèques comme à l’époque coloniale

Édité par Reynaldo Henquen
2019-02-01 13:45:31

Pinterest
Telegram
Linkedin
WhatsApp

Au moins 6 millions d’Indiens habitent au Guatemala, mais la grande majorité d’entre eux vivent encore dans des conditions très similaires à celles de l’époque coloniale car ils sont victimes d’une discrimination atroce ; ils sont surexploités sur le plan du travail et économiquement. Ils sont victimes de la traite de personnes et ils se heurtent à de grandes difficultés pour accéder aux services de santé et d’éducation.

Je dois préciser que je parle d’au moins 6 millions car c’est ce qu’indiquent les statistiques officielles selon lesquelles 41 % de la population est membre d’une des ethnies originaires bien qu’il y ait d’autres données qui indiquent que ce pourcentage atteint 60 %.

Selon un récent rapport du Procureur des Droits de l’Homme, Jordán Rodas, les Indiens continuent à être victimes de la discrimination et du racisme , leurs journées de travail sont longues et épuisantes et ils sont pris en considération pour les montrer comme des produits culturels destinés au tourisme.

Leurs autorités locales sont ignorées et leur vision du monde est méprisée, une attitude qui a son point de départ dans la conquête et dans l’imposition de modèles culturels étrangers dont la langue, les vêtements et la religion.

Il est encore commun que l’on utilise, pour se référer à leurs leaders spirituels, le qualificatif de sorciers, introduit par les Espagnols et qui a coûté la vie à des milliers d’entre eux entre les mains de la tristement célèbre Inquisition.

Depuis lors et jusqu’à présent ils sont victimes du vol systématique de leurs terres et de leurs ressources naturelles et quand ils s’organisent pour les défendre beaucoup de leurs activistes sont assassinés ou arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison sous des accusations ridicules comme le terrorisme ou l’agression aux autorités.

Les gros propriétaires terriens les ont délogés de leurs terres profitant du fait qu’au sein de ces populations la propriété se transmet de génération en génération mais ils manquent de documents légaux la certifiant et l’état ne s’en est jamais chargé. Défendre le territoire, les ressources naturelles ou l’environnement est une activité très dangereuse au Guatemala mais encore plus s’il s’agit de dirigeants indiens.

Dans un pays qui figure parmi les plus inégaux du monde, ce sont les communautés originaires qui souffrent le plus grand impact de la pauvreté, de la discrimination, du manque d’opportunités, d’accès à l’éducation dans tous ses niveaux et aux services de santé.

Beaucoup de populations indiennes qui habitent dans des endroits reculés ont pu voir un médecin et recevoir de l’attention médicale pour la première fois dans leur vie quand les coopérants cubains sont arrivés dans leur pays après le passage de l’ouragan Mitch, en 1998.

L’abandon auquel ils sont soumis par les gouvernements est perceptible dans la grande brèche existant dans la qualité de la vie dans les zones rurales et dans les villes. Il n’y a pas de statistiques différenciées sur les populations indiennes et le comble est que beaucoup de naissances ne sont inscrites dans les registres d’état civil, raison pour laquelle des milliers d’entre eux vivent et meurent sans laisser de trace légale de leur existence, comme des fantômes crées par un régime qui, en termes pratiques, n’a pas beaucoup changé pour eux en plus de 500 ans.

 

 

 

 

 



Commentaires


Laissez un commentaire
Tous les champs sont requis
Votre commentaire ne sera pas publié
captcha challenge
up