Personne n'a été surpris : le second sommet des présidents de la République Populaire Démocratique de Corée, Kim Jong-un et des États-Unis, Donald Trump, a pris fin de façon abrupte avant d'aborder tout l'agenda prévu et, bien sûr, sans la signature d'une déclaration conjointe.

La rencontre n'a pas comblé les attentes qu'elle avait éveillées au sein de la communauté internationale surtout parce que le chef de la Maison-Blanche y a assisté pour tenter d'imposer ses conditions : le désarmement nucléaire de Pyongyang, sans rien écouter et sans rien proposer au sujet ce que son interlocuteur considère comme indispensable pour avancer vers une entente mutuelle.

Trump est cramponné à une vision partielle des problèmes car il s'obstine toujours à présenter le programme nucléaire de la Corée du Nord comme le principal obstacle et comme, pratiquement, le seul thème à aborder durant les négociations avec son homologue.

La réalité est beaucoup plus complexe à tel point que si d'autres problèmes de fond sont résolus d'abord, le thème des armes stratégiques passerait à un second plan ou se diluerait à lui seul.

Pour la Corée du Nord il y a trois problèmes à résoudre. Le premier d'entre eux est la levée immédiate et complète des sanctions imposées par les États-Unis et par l'ONU qui la privent de ses revenus, qui entravent son développement économique et qui causent des souffrances et des pénuries au peuple nord-coréen.

De fait, la mention de cette exigence a été la cause du mécontentement qui a mené Trump à quitter la table de négociations et qui a mis fin à la rencontre.

Le second point vital pour ce pays asiatique est la signature d'un accord de paix mettant fin définitivement à la guerre de 1951-1953 qui s'est terminée par la signature d'un armistice mais sans la signature d'un traité garantissant clairement que la République Populaire Démocratique de Corée ne serait pas de nouveau la cible d'une agression militaire.

Trump a évoqué, avant le sommet d'Hanoï, la capitale du Vietnam, la possibilité que cet accord soit signé, mais il n'a jamais eu l'intention de le faire.

Le troisième point et pas le moins important est le retrait de tous les militaires étasuniens et le démantèlement des bases militaires nord-américaines installées en territoire sud-coréen, une condition indispensable pour mettre fin aux tensions dans la péninsule.

Comme je l'ai dit dans un commentaire précédent, si ces trois problèmes sont résolus le thème de l'armement nucléaire ne serait pas plus qu'une formalité car, une fois la paix consolidée et tous les chemins ouverts pour une réunification mutuellement avantageuse, les arsenaux s'avéreraient insignifiants et leur destruction serait garantie.

Comme on peut le constater, la balle a toujours été dans le camp étasunien et il reviendrait à Washington de faire les pas nécessaires car les États-Unis sont en définitive la puissance étrangère qui déstabilise la région.

La division de la péninsule de Corée en deux républiques est un résultat de la guerre froide et des tentatives des États-Unis de s'emparer du monde après la Seconde Guerre Mondiale, une politique irrationnelle qui doit cesser car elle maintient l'humanité au bord du désastre.