Une partie de la communauté internationale s'est mobilisée à l'occasion de la célébration du 25e anniversaire du massacre du Rwanda, l'une des plus terribles tragédies survenues en Afrique pendant la seconde moitié du siècle dernier, mais dont les leçons amères sont, à ce qu'il semble très loin d'avoir été comprises.
L'exacerbation de la haine survenue entre le 7 avril et la mi-juin 1994 qui a provoqué la mort d'entre 800 mille et un million de personnes n'a pas été le fruit du hasard mais le résultat d0une accumulation lente de rancunes qui ont leurs racines dans le régime colonial européen implanté dans ce continent, dont les richesses naturelles et humaine ont été pillées et dont le territoire a été divisé de façon capricieuse par les conquistadors qui ne savaient rien de son histoire et moins encore de la culture locale.
D'abord les Allemands, depuis 1894 et après la Belgique à partir de 1916, ont attisé les rivalités entre les deux principales ethnies de cette République qui a quelque 12 millions d'habitants : 85% de hutus et le reste des tutsis et d'autres minorités.
Suivant la devise « diviser pour régner », les occupants ont favorisé les uns et les autres, suivant la direction depuis laquelle soufflaient les airs d'indépendance, dans le but de maintenir la domination, ce qui a fait que les membres d'une nation commencent à se regarder comme des ennemis mutuels et pas comme des compatriotes.
C'est comme ça qu'a été semé la graine qui a déclenché les événements brutaux qui, durant presque 100 jours, ont réduit notre espèce à sa condition la plus basse.
La mort du président Juvenal Habyarimana dans un attentat perpétré dans la nuit du 6 avril 1994 a été à peine le prétexte pour le déclenchement d'un massacre brutal qui couvait déjà et qui était même planifiée d'avance dans le but d'effacer le peuple tutsi de la surface de la terre.
À ce moment-là il y avait au Rwanda suffisamment de forces militaires européennes et onusiennes pour éviter la tragédie mais, de façon honteuse elles ont préféré rester dans leurs casernes et regarder depuis là comment des hommes, des enfants et des personnes âgées étaient achevés en ayant recours aux méthodes les plus cruelles que l'on puisse imaginer.
Quand on a connu l'ampleur des faits il se peut que quelqu'un ait pensé qu'il pourrait s'agir du dernier massacre ayant pour protagoniste l'être humain, mais malheureusement la leçon n'a pas été apprise.
Après le Rwanda la liste est chaque jour plus longue :; la Yougoslavie, l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie, la Palestine et le Yémen.
Quand nous écoutons le président de la première puissance du monde, Donald Trump et son secrétaire d'état, Mike Pompeo, dire que toutes les options sont sur la table contre le Venezuela et nous voyons son homme de paille Juan Guaidó, inciter la haine et dire que les morts seront un investissement pour l'avenir, nous devons absolument nous demander : ces options incluent , comme au Rwanda, le génocide ? Est-ce que l'on est en train de planifier l'extermination des chavistes, des patriotes?
Le monde a très peu appris de ses erreurs, multiples et couteuses!