La sécurité commence par la maison, a signalé le président d'extrême-droite du Brésil, Jair Bolsonaro, et il a pris l'une des mesures les moins sûres que l'on puisse imaginer : autoriser un grand nombre de citoyens à porter des armes légères sans de grandes restrictions.
Désormais des politiques élus à des postes publics, des journalistes couvrant l'actualité policière, des chauffeurs de poids-lourds , des avocats, des gardes de sécurité privée, des agents de la route et des employés d'entreprises de transport de valeurs, entre autres, peuvent acheter et porter des pistolets ou des revolvers calibre 40, 45 et 9 millimètres.
Il ne s'agit pas d'une question de moindre importance. Les Brésiliens communs et courants pourraient croire que quand on utilise le terme armes légères l'on se réfère à une létalité réduite par rapport aux dites armes lourdes. Rien de plus éloigné de la réalité.
Un revolver calibre 45 ou un pistolet semi-automatique 9 millimètres utilisés à une courte distance, ce qui est habituel en milieu urbain, peuvent être aussi létaux voir plus qu'un fusil AR-15 qui, de par ses caractéristiques techniques ne peut tirer qu'une seule balle à chaque tir.
D'autre part, quiconque ayant des connaissances de base sur ces engins sait qu'il n'y rien de plus dangereux qu'un homme armé car c'est un homme avec une arme à la main et sans la préparation nécessaire pour l'utiliser ou la manipuler.
Je ne sais pas ce qu'il en est à l'intérieur des maisons mais sûrement dans les rues du Brésil il y aura moins de sécurité à partir de maintenant.
Le décret permet aussi à ceux qui sont inscrits dans un club de chasse ou de tir de se rendre depuis chez eux jusqu'à ces endroits ou à l'inverse, portant avec eux leurs fusils avec le chargeur mis et plein de balles ce qui était interdit jusqu'à présent.
Mais Bolsonaro est allé plus loin lorsqu'il a annoncé que dans un délai de 30 jours les restrictions seront levées sur l'importation d'armes ce qui a sans aucun doute rempli de joie les producteurs et les vendeurs nord-américains qui s'empareront maintenant d'un marché qui leur était interdit jusqu'à présent.
Rappelons que dans un décret émis en janvier, le président a assoupli les conditions pour que les civils puissent acheter jusqu'à quatre armes ou plus s'ils prouvaient qu'ils étaient des propriétaires ruraux.
Le Brésil aura une société armée jusqu'aux dents oubliant que dans une société similaire, celle des États-Unis, ces engins ont causé entre 1996 et 2018 plus de 40 mille morts, un exemple douloureux qui n'a pas été pris en considération.