L’affaire Ayotzinapa bouge

Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2020-07-03 08:56:29

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Par Guillermo Alvarado

Après plusieurs années de stagnation, l’affaire Ayotzinapa a commencé à bouger et pris un nouveau cap.

Le procureur général du Mexique, Alejandro Gertz, a déclaré au journal La Jornada que la nouvelle direction de l’enquête sur la disparition des 43 normaliens d’Ayotzinapa, État de Guerrero, en septembre 2014, démonte les versions diffusées sous le mandat de l’ex-président Enrique Peña Nieto.

Le procureur général de la République a signalé que la dite «vérité historique» avec laquelle les autorités policières et la justice avaient alors prétendu boucler l’enquête était finalement tombée.

Alejandro Gertz s’est ainsi référé à l’hypothèse selon laquelle les jeunes normaliens auraient été capturés par des gardiens municipaux de la ville d’Iguala où ils s’étaient rendus pour exiger de meilleures conditions d’étude. Toujours selon cette hypothèse, les jeunes auraient été remis par la suite à une bande criminelle qui les aurait tués et incinéré les corps dans une décharge.

Les faits ont eu lieu dans la nuit du 24 au 25 septembre 2014. On a soupçonné la participation de policiers fédéraux et même de l’armée, mais le chef de l’agence fédérale d’investigation, Tomás Zerón, a refusé de modifier d’un millimètre la version officielle.

Un groupe indépendant de médecins légistes a pourtant conclu que dans la décharge de Cocula, on n’avait pas versé suffisamment de combustible pour faire un feu à même de réduire en cendres 43 cadavres.

Des habitants de la zone ont par ailleurs déclaré que des pluies torrentielles s’étaient abattues sur la région ces jours-là.

Tout récemment, le procureur de la République a dit que l’on détient à présent suffisamment d’évidences de la manière dont les faits se sont réellement déroulés. Cela inclut le site où les normaliens ont été retenus, les tortures infligées et leur exécution.

Les ossements découverts dans divers lieux ont été envoyés au laboratoire de l’université d’Innsbruck, en Autriche, pour leur identification.

Le Parquet a également émis 46 mandats de comparution à l’intention d’ex-fonctionnaires et d’autres personnes de l’État de Guerrero et un mandat d’arrêt international contre Tomás Zerón, considéré comme le cerveau gris de la conspiration pour protéger les auteurs du massacre.

Les proches des 43 d’Ayotzinapa font toujours pression pour que la lumière soit faite. Maintenant, on pourrait être plus près de connaître la vérité des faits.

L’État de Guerrero, donnant sur l’Océan Pacifique, accuse une forte présence de maffias qui se battent sans quartier pour le contrôle des cultures et de la route du trafic de drogues à destination des États-Unis. Cela a déclenché une violence inusitée qui maintient en otage la population civile.

C’est dans le cadre de cette lutte et de la collusion des autorités que s’inscrit la disparition de ces jeunes, l’une des nombreuses tâches qui assombrissent le gouvernement de Peña Nieto qui est arrivé à terme le 30 novembre 2018.



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