Par : Guillermo Alvarado
Le peuple bolivien vit déjà les derniers jours sous la domination du régime putschiste. Jeannine Añez qui s’en est auto-proclamée la présidente en novembre 2019 devra rendre dimanche prochain le pouvoir au Mouvement vers le Socialisme, MAS.
Ce seront des jours cruciaux car il y a des groupes dans cette nation andine qui rêvent encore d'un stratagème pour empêcher Luis Arce et David Choquehuanca d'assumer respectivement la présidence et la vice-présidence.
Ce sont des secteurs qui n’arrivent pas à avaler la victoire retentissante remportée aux urnes par le MAS. Pour le rappel, le parti de l’ex-président Evo Morales a gagné avec 55,1 % des voix, 26 points au-dessus de son successeur immédiat, Carlos Mesa.
Cette victoire s’est avérée un soulagement aussi bien à l'intérieur qu’à l'extérieur du pays, car elle modifie l'équilibre des pouvoirs au niveau régional et met l'Équateur sur le point de mire. Les élections de février 2021 pourraient confirmer la tendance marquée en Bolivie au retour des mouvements populaires et progressistes.
Un article signé par Juan J. Paz et Miño Cepeda, publié par l'Agence latino-américaine d'information, ALAI, rappelle que la campagne du Mouvement vers le Socialisme a été menée dans des conditions sans précédent, non seulement à cause de l'hostilité ouverte du régime putschiste, mais aussi de la pandémie de Covid-19.
Il a fallu abandonner le prosélytisme traditionnel dans la rue et passer à la mobilisation électorale en empruntant d’autres voix des secteurs populaires, des indigènes et des classes moyennes dont les droits ont été bafoués par la présidente de facto, Jeannine Áñez, et ses principaux collaborateurs.
Rappelons que Luis Arce a été l'artisan du programme économique le plus prospère et le plus brillant de l'Amérique Latine et des Caraïbes sous le gouvernement d’Evo Morales. Cette expérience lui servira bien quand il dirigera un pays qui a été dévasté et appauvri en seulement onze mois.
Il ne s'agit pas, bien sûr, d'une réimpression ou d'une copie dans le moule de ce qui a été fait pendant les 13 premières années du gouvernement du MAS, interrompues par le coup d’État sanglant de 2019. C’est une magnifique opportunité pour un nouveau départ.
Ce sera d'ailleurs la preuve que seules les forces démocratiques progressistes, les mouvements de gauche et de progrès social, sont capables de mettre un terme aux excès du néolibéralisme et à l'action prédatrice des sociétés transnationales et des puissances économiques.
Ainsi, dans sept jours, nous aurons la possibilité de contempler un événement rarement vu, tel qu'il sera, non pas la reddition, mais la restitution du pouvoir qui avait été enlevé à son propriétaire légitime, le peuple.