Par : María Josefina Arce
Les résultats des élections municipales au Brésil se sont avéré une défaite retentissante pour le président Jair Bolsonaro. Il a vu la quasi-totalité des candidats qu'il soutenait tomber au bord du chemin.
Le second tour des élections, dimanche dernier, a suivi la tendance du premier tour du 15 novembre, lorsque les inquiétudes pour le président ont commencé.
L'attention de la journée s'est portée sur les grandes villes comme Sao Paulo, Rio de Janeiro et Fortaleza, où Bolsonaro a vu disparaître ses aspirations de voir gagner ses alliés.
La défaite à Rio de Janeiro, son fief politique, a été très forte. Celui que Bolsonaro parrainait y a perdu près de 30 points, tandis qu'à Sao Paulo, son candidat s'est classé à la quatrième place.
Seuls deux des 13 candidats qui ont répondu au président ont réussi à gagner. L'un à Vitoria, dans le sud-est, et l'autre à Rio Branco, au nord du géant sud-américain.
Les analystes ont souligné que bien que ces élections, au cours desquelles sont issus les maires, les maires adjoints et les conseillers des 5 mille 567 municipalités, soient marquées par les intérêts locaux, elles ont tendance à fonctionner comme un thermomètre de la politique du pays.
Le message est clair: les Brésiliens ne sont pas satisfaits de la performance du gouvernement dirigé par le controversé Bolsonaro. Les erreurs continuelles sur presque tous les fronts l'ont affecté lors des élections.
L'un des aspects les plus polémiques a été sa gestion du Covid-19. Le Brésil a d’ores et déjà dépassé la barre des 6 millions d’infections et de 172 mille décès.
Le président s’est promené sans masque, il a fait fi de la distanciation sociale conseillée, fait la promotion des médicaments non testés et semé le doute sur les vaccins. Telle a été l'action du président, qui a maintenu de fortes divergences avec le Congrès, les gouverneurs et certains de ses ministres.
Sa position sur l'environnement et sa lenteur à réagir aux incendies de l'année dernière en Amazonie, non pas non plus été vues d’un bon œil. Et l’on constate qu’il est déterminé à céder les terrains de cette réserve à de grandes entreprises minières et producteurs agricoles au détriment des peuples indigènes qui y vivent.
Bien qu'il ait essayé de minimiser les résultats des élections municipales, la vérité est que Bolsonaro s'en est très mal. Les Brésiliens ont clairement exprimé leur mécontentement face à la gestion du président d'extrême droite.
