Par María Josefina Arce
Le gouvernement de Jair Bolsonaro mène une politique hostile à l'égard des peuples indigènes. Photo: PL
Le président brésilien, Jair Bolsonaro, fera l'objet d'une enquête de la Cour pénale internationale de La Haye pour ses actions contre l'intégrité des peuples autochtones du pays sud-américain.
La plainte a été déposée par des organisations de défense des droits de l'homme en novembre dernier et elle a été finalement acceptée par l'institution.
De cette manière, Bolsonaro devient le premier président au pouvoir à faire l'objet d'une enquête du Tribunal de La Haye. Celui-ci rejette normalement ce type de plainte contre un président en activité.
Au Brésil, il existe 305 ethnies autochtones. A l’heure actuelle, plus de la moitié de ces ethnies sont touchées par le COVID-19, sous le regard passif du gouvernement du président Jair Bolsonaro.
A cause du coronavirus, on comptabilise environ 900 décès et plus de 42 mille personnes infectées par la maladie dans les communautés autochtones.
Ces chiffres vraiment alarmants, ne coïncident pas d'ailleurs avec ceux révélés par les autorités brésiliennes et ne prennent pas en compte les personnes vivant dans la région amazonienne pourtant la plus touchée par la pandémie.
Cette situation a été dénoncée par de nombreuses voix et a été qualifiée de génocide en raison de l’abandon du gouvernement.
En juillet dernier, l'intellectuel brésilien Frei Betto dénonçait le veto opposé par le président Bolsonaro à un budget d'urgence pour la santé des populations autochtones.
Les soins médicaux reçus par les habitants de l'Amazonie ont été précaires. Les hôpitaux spécialisés pour faire face à la maladie se trouvent dans les grandes villes, éloignés des communautés autochtones.
Mais la menace contre les peuples indigènes va au-delà de la pandémie. Le président Bolsonaro a prononcé un discours discriminatoire et a incité les activités d'exploitation minière et le développement de l'agriculture menaçant ainsi les conditions de vie des communautés amazoniennes.
Ces peuples ont vu leur environnement affecté par l'invasion de leurs terres et le déclenchement des incendies.
Les peuples autochtones du Brésil sont abandonnés à leur sort. Le président Bolsonaro développe une politique hostile contre ces communautés. Cette politique rappelle beaucoup la position de la dictature militaire qui a gouverné pendant deux décennies au Brésil.