Foto/ AFP /Raúl Arboleda
Bien avant la pandémie du nouveau coronavirus, La Colombie vivait dans un climat de tension sociale, provoquée par l’inégalité des revenus des divers secteurs de la population et les chiffres élevés d’assassinats et d’impunités.
La pandémie de Covid-19 avec ses différents rebonds et les confinements obligatoires ont accentué les problèmes des commerçants, des travailleurs informels, des employés d’entreprises et de commerces privés.
Cette semaine les protestations ont repris lorsque des milliers de personnes en faillite se sont mobilisées dans les principales villes de la Colombie.
Elles manifestaient contre les nouveaux confinements imposés au milieu de l’augmentation de cas d’infectés.
Beaucoup d’entre elles ont exigé du gouvernement de leur permettre d’ouvrir leurs commerces et d’aller dans les rues pour exercer leur travail informel.
Ils ont rappelé que près de 58 000 établissements commerciaux ont dû fermer définitivement leurs portes l’année dernière.
La hausse des demandes d’aide économique au gouvernement n’est donc pas étonnante, mais les réponses sont partielles.
Avec près de 50 millions d’habitants, et un commerce informel de 47 %, l’état colombien n’a aidé qu’un cinquième de la population.
La vie est devenue insoutenable, d’autant plus que le chômage urbain affecte 15 % de la main d’œuvre active.
Dans ce contexte, les Colombiens ont recours aux manifestations. Et même si elles ne sont pas très fréquentes à cause de la pandémie, elles sont réprimées.
Des organisations sociales et syndicales accusent les autorités de criminaliser les démonstrations pacifiques.
La police et surtout les forces de l’ordre ont la main dure. Parallèlement à cela, les groupes paramilitaires agissent sous le regard indifférent des autorités.
Presque 250 anciens combattants des Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie ont été assassinés depuis la signature des Accords de Paix.
Les Colombiens souffrent une escalade de terreur. On dénombre presque un meurtre de leaders sociaux et de personnes en cours de réinsertion par jour et deux massacres de leaders communautaires par semaine.
La violence et la ruine économique des familles s’installent, sans que le gouvernement s’occupe de leurs effets et n’œuvre pas en faveur de la réconciliation politique. Bien au contraire il culpabilise d’autres de la crise, invente des conspirations et occupe son agenda à prononcer des discours incendiaires contre le Venezuela voisin.