L’Amérique Centrale est affamée.

Édité par Reynaldo Henquen
2021-03-01 09:40:18

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Par Guillermo Alvarado

Les dégâts causés par la pandémie du Covid-19, ainsi que l’intense saison cyclonique de l’année dernière, ont provoqué une hausse draconienne du nombre de personnes affamées qui ont besoin d’une aide humanitaire urgente en Amérique Centrale.

C’est ce qu’a révélé le Programme alimentaire mondial, PMA, durant la présentation d’un rapport qui assure qu’au cours des deux dernières années le nombre d’habitants de cette région qui ne reçoivent pas le minimum de nutriments essentiels a quadruplé.  

À la fin  2018, selon les estimations ce chiffre s’élevait à 2,2 millions et actuellement il atteint 8 millions, dont une bonne partie non seulement manque d’aliments mais aussi de logements et d’autres éléments indispensables pour avoir une vie digne.

De l’avis de Miguel Barreto, directeur régional du PMA, les dégâts causés à l’économie par le nouveau coronavirus ont situé les prix des aliments hors de la portée de millions d’habitants de l’Amérique Centrale, appelé aussi « la ceinture de l’Amérique » de par sa position géographique. 

En raison de la perte  massive d’emplois, surtout dans le secteur informel, le nombre de foyers qui n’ont pas les moyens d’acheter des denrées alimentaires a doublé au Guatemala, au Honduras et au Salvador par rapport à la période d’avant la pandémie. 

Dans ces circonstances, le fléau des ouragans Eta et Iota a plongé dans la misère la plus absolue beaucoup de communautés rurales et urbaines, a précisé le fonctionnaire.

Plus de 200 milles hectares de cultures d’aliments et d’autres cultures de base, ainsi que 10 milles de cultures de café, ont été ravagées par ces phénomènes météorololiques depuis le Guatemala jusqu’ au Nicaragua, en aggravant la pauvreté et la contraction de l’économie déjà détériorée par le Covid-19.

Barreto a précisé qu’il faut investir d’urgence dans le développement et dans des programmes sociaux pour protéger les plus vulnérables, et de créer des systèmes d’alerte précoce dans cette zone souvent  touchée par des phénomènes naturels divers, tel que des sécheresses prolongées et des pluies intenses. 

La recherche du PMA signale qu’environ  15% des plus nécessiteux envisagent d’émigrer vers les États-Unis, comme une alternative face au manque de moyens de subsistance.

Cette donnée confirme ce que j’ai déjà abordé dans des commentaires précédents : les caravanes massives de migrants centre-américains vers le Nord est le résultat des conditions extrêmes qu’ils subissent dans leurs pays d’origine, et non pas d’un caprice.

Si en réalité l’administration de Joe Biden a l’intention de mettre fin au problème de la migration irrégulière, il ne suffit pas de prendre des mesures à la frontière avec le Mexique mais il faut générer de la stabilité, du développement et des opportunités dans les pays où la misère et la violence expulsent des milliers de personnes.



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