Le nouveau Secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, a effectué sa première visite en Afghanistan, où il a rencontré les hauts responsables de l’armée d’occupation et des autorités locales, et il a répété la vieille litanie que son pays cherche une issue "responsable" à la guerre.
La vérité est qu'il est très difficile de trouver une solution convenable à un conflit qui dure bientôt 20 ans, le plus long où le Pentagone est impliqué et qui a des répercutions humaines, économiques et politiques incalculables.
Comme on s'en souviendra, l'invasion du territoire afghan a commencé en octobre 2001, après les attentats des tours jumelles de New York, sous prétexte que le gouvernement taliban avait donné refuge à Oussama Ben Laden, le cerveau présumé de ces attaques.
C'était, en réalité, un acte de vengeance, de représailles et une démonstration absurde de la puissance militaire des États-Unis et de leurs alliés, dans le but d'intimider le monde entier.
Les talibans ont été chassés du pouvoir, mais leur doctrine s'est répandue sur tout le territoire donc les deux grands prétextes présumés de l'occupation, combattre le terrorisme et mettre fin au trafic de drogue, ont été un échec.
Selon le Département de la Défense de 2001 à mars 2019, la guerre a coûté aux contribuables américains, 760 milliards de dollars, mais une étude indépendante de l’Université Brown indique que le chiffre révélé est inférieur aux couts réels.
Si vous ajoutez la prise en charge des soldats blessés ou affectés par la guerre, plus les autres dépenses faites par le gouvernement et les taux d’intérêts des prêts contractées pour payer les opérations, on frôle le billion, soit un million de millions.
Les pertes pour les États-Unis sont de 2 300 morts et 20 500 blessés, sans compter les soldats souffrant de troubles psychologiques.
Le prix le plus élevé en vies humaines a été payé par l’Afghanistan, avec des statistiques des victimes très conservatrices de 45 000 membres des forces de sécurité, 32 000 civils et 60 000 blessés. Il convient de noter que les victimes civiles ont commencé à être comptabilisées à partir de 2009.
Dans ce décompte modéré, la seule issue «responsable» pour les États-Unis et les puissances encore alliées dans cette aventure, serait qu'ils retirent toutes leurs forces, reconnaissent à juste titre les victimes et le peuple afghan et assument le financement de la reconstruction du pays.
Si le président Joe Biden veut se différencier de son prédécesseur, ce qu'il n'a pas encore fait d’ailleurs, il doit s'excuser de cette guerre cruelle et injuste.