Auteur Guillermo Alvarado
Les élections primaires, ouvertes, simultanées et obligatoires, PASO de par leur sigle en espagnol, qui se sont déroulées dimanche dernier en Argentine ont révélé un avantage en faveur de la droite, représentée par le parti Juntos por el Cambio (Ensemble pour le changement en français) et ont placé le gouvernement du président Alberto Fernández en état d’alerte.
Pour comprendre le fonctionnement de ce processus il faut expliquer les caractéristiques de cet événement créé en 2009. Ce sont des élections primaires, car elles ne définissent pas des postes mais des candidats ; ouvertes car tous les citoyens y participent, qu’ils soient partisans ou pas d’un parti politique.
Simultanées parce qu’elles ont lieu le même jour dans tout le pays, avec la participation de tous les partis et de leurs pré-candidats et finalement obligatoires, car les personnes âgées de 18 à 70 ans sont obligées de voter sous peine d’une amande. Tous ceux qui se trouvent hors de ce groupe d’âge peuvent y participer volontairement.
Tel qu’on peut voir, il ne s’agit pas d’élire des fonctionnaires, dans ce cas-ci, des législateurs, mais de déterminer les candidats officiels de chaque parti politique qui se présentera aux élections du 14 novembre, lors qu’on se disputera la moitié de la Chambre de Députés et un tiers du Sénat.
Les partis qui n’obtiennent pas plus de 1,5% du total des voix, aux élections primaires sont exclus.
D’autre part ces élections sont très utiles car elles sont organisées au milieu d’un mandat, elles constituent donc une espèce de diagnostic sur l’acceptation populaire des plus hautes autorités et elles marquent une tendance en vue des élections définitives.
Et c’est là que commencent les problèmes pour Fernández et son équipe de travail, car le parti Ensemble pour le Changement, fondé par Mauricio Macri, a obtenu plus de 40% des voix aux élections primaires, soit 10 points de plus que le parti Front de Tous.
Si d’ici deux mois, le résultat est le même, l’opposition de droite pourrait contrôler les deux chambres du parlement et rendre très difficile le reste du mandat présidentiel à l’actuel exécutif.
Sans doute, ces chiffres parlent d’une déception à l’égard du duo formé par Fernández et Cristina Kirchner, ainsi que de grosses erreurs de stratégie à l’heure d’organiser la campagne, notamment le fait de s’être axé quasi totalement sur Macri et avoir sous-estimé l’avancée du reste des candidats.
Tout n’est pas perdu, mais deux mois s’avèrent peu de temps pour récupérer la confiance des gens, surtout dans les régions les plus peuplées, telles que la ville de Buenos Aires, la capitale, la province de Buenos Aires, Córdoba et Santa Fe, qui ont tourné le dos au gouvernement.
Une leçon très dure, qui doit être apprise sur-le-champ et sans hésitations.