Auteur : Guillermo Alvarado
Le contestable Président Brésilien, Jair Bolsonaro, a achevé ses mille jours de mandat au milieu de vives critiques à l'encontre de son administration, notamment sa gestion de la crise sanitaire provoquée par le covid-19 et ses menaces constantes à l'encontre des institutions démocratiques du géant sud-américain.
Lors de la récente Assemblée Générale des Nations Unies, dans le discours d'ouverture traditionnellement prononcé par le chef d'État de la nation, l'ancien capitaine de l'armée a dressé le portrait d'un pays inexistant et a dissimulé les graves problèmes économiques, politiques et sociaux qui rongent la société brésilienne.
L'analyste brésilien Emir Sader a souligné, dans un article publié la veille dans le quotidien argentin Página 12, que pendant l'administration actuelle, au moins deux millions de personnes ont vu leurs revenus réduits et ont franchi le seuil de pauvreté, une situation affectant 41,1 millions d'habitants.
En raison des mesures erronées de Bolsonaro, 14,2 millions de travailleurs sont au chômage et le déficit alimentaire, dans un pays aux énormes ressources naturelles et humaines, a augmenté de 33 % depuis l'arrivée de Bolsonaro au pouvoir.
Il n’y a jamais eu auparavant autant de sans-abris dans les grandes villes brésiliennes, a déclaré M. Sader.
Mais rien n'a peut-être été aussi terrible pour ces personnes que la mauvaise gestion de la pandémie de Covid 19 de la part du gouvernement, qui a provoqué jusqu'à présent 21,4 millions d'infections et près de 600 000 décès, des chiffres que personne n'imaginait au début de la maladie.
En outre, selon les données de la Fondation Oswaldo Cruz, consacrée à la recherche scientifique, le Brésil détient le taux le plus élevé de mortalité infantile à cause de cette maladie au niveau mondial.
Si le nombre sans précédent de malades a mis le système hospitalier à rude épreuve, ce sont les hôpitaux pédiatriques qui en ont le plus souffert.
Néanmoins, le président a fêté avec son équipe l’anniversaire de son arrivée au pouvoir et a osé dire que si en 2022 le Parti des Travailleurs, avec Luis Inacio Lula da Silva à sa tête, revient au gouvernement, la corruption reviendra, comme si elle n'avait pas été à l’ordre du jour au cours des 33 derniers mois et 33 jours.
Il semble oublier le nombre de plaintes déposées contre lui et sa famille pour détournement de fonds publiques, enrichissement illicite, blanchiment d'argent et autres délits graves. Le dernier scandale en date implique son ex-compagne, Ana Cristina Valle, et son fils Carlos Bolsonaro, législateur à Rio de Janeiro.
Il s'agit sans doute de la période la plus sombre vécue par les Brésiliens depuis la fin de la dictature militaire, qui laissera un souvenir honteux et marquera terriblement la mémoire d’une grande partie de la population brésilienne.