Venezuela : qui est vraiment Leopoldo López ?

Édité par Peio Ponce
2014-07-11 14:21:35

Facebook
Twitter
Pinterest
Telegram
Linkedin
WhatsApp

Leopoldo López Mendoza est considéré comme un symbole de la révolution conservatrice et des tentatives de coup d'Etat qui menacent le Venezuela.

Issu d'une famille de privilégiés, Lopez fait partie des élites américanisées du pays. En 1989, âgé de 18 ans, il est envoyé par sa famille au Kenyon College, dans l'Ohio, "pour lui acheter un avenir". 60.000 dollars US par an, pendant cinq ans : une fortune.

Les recherches du sociologue mexicain Héctor Díaz-Polanco révèlent que la CIA contrôle des enseignants de cette école, capables de repérer les jeunes leaders de demain ou simplement ceux qui pourraient devenir “utiles" ; de toute évidence Leopoldo López était de ceux là. Michael Morrell , n°2 de la CIA, a dirigé en deux occasions le Kenyon College. Quant à la Kenyon’s Review, elle bénéficie de financements des services secrets étasuniens.

Lopez obtient en 1996 une maîtrise en politiques publiques de l'Harvard Kennedy School, une autre cible des chasseurs de tête de la CIA. Le général David Petraeus, ex-chef de la CIA et consultant de Barack Obama pour les questions de contre-espionnage, y enseigne. On trouve parmi d'autres anciens élèves Pablo Casado Blanco, l’un des chefs du Parti Populaire espagnol (PPE), ancien agent de liaison de la CIA, notamment sur les questions cubaines.

De retour au Venezuela, Lopez occupe le poste d'économiste en chef adjoint et conseiller économique au Département de la planification de PDVSA, la compagnie pétrolière nationale. Les travaux du sociologue mexicain révèlent qu'il a obtenu ce poste grâce à l'aide de sa mère, Antoinette López Mendoza, qui détournait des fonds de PDVSA pour financer la carrière politique de son fils lorsqu'elle était à la tête des Affaires publiques de cette société.

Au cours de sa carrière, l’homme politique vénézuélien a bénéficié du soutien d'une organisation façade de la CIA, l'International Republican Institute (IRI), une émanation du Parti républicain, qui lui offre tous ses moyens stratégiques et financiers. L'IRI travaille en collaboration avec la National Endowment for Democracy (NED), elle-même financée en partie par la CIA. Aussi, à partir de 2002, López se rend fréquemment à Washington, au siège de l’IRI et rencontre des fonctionnaires de l’Administration Bush.

A la même époque, il intègre l’association Primero Justicia, bientôt transformée en parti politique et actuellement dirigée par son rival, Henrique Capriles.

Lors du coup d’Etat de 2002, Lopez est impliqué dans « l’arrestation » du ministre de la Justice, Ramón Rodríguez Chacín. En 2004, Lopez dirige un autre mouvement visant à destituer Chavez.

Frustré de ne pas occuper la position de leader à Primero Justicia, il crée son propre mouvement, «Voluntad popular », un parti qui lui permet de donner libre cours à ses idées d'extrême droite. Il promeut également les « Redes populares » ("réseaux populaires"), une initiative financée par l'Agence des États-Unis pour le développement international USAID et visant à briser les rangs de la révolution bolivarienne en recrutant des agents rémunérés pour organiser des actions de déstabilisation soi-disant « spontanées ».

S'il fallait encore une preuve des liens entre Lopez et les services secrets étasuniens, précisons que le leader d'extrême droite est le cousin d'un agent de la CIA, Thor Halvorssen. Celui-ci dirige la Human Rights Foundation, une fausse ONG proche de la CIA impliquée dans le coup d'État manqué contre le président bolivien Evo Morales en 2009.

Il ne s'agit pas d'un mystérieux complot. C’est la manière dont les USA gèrent depuis des décennies leurs relations avec l’Amérique latine, en association avec les grandes familles du brut. Dans les années 70, ce système accoucha de plusieurs dictatures sanglantes via l’opération Condor. L'exemple de Leopoldo López prouve que les États-Unis ne sont pas près à renoncer à leurs vieilles recettes pour faire et défaire à leur guise les gouvernements des pays qu'ils considèrent toujours comme leur arrière-cours.



Commentaires


Laissez un commentaire
Tous les champs sont requis
Votre commentaire ne sera pas publié
captcha challenge
up