Monde manichéen

Édité par Reynaldo Henquen
2022-06-14 15:04:41

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Auteur: Guillermo Alvarado

Il est frappant de voir combien de politiciens et de fonctionnaires, y compris le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, attribuent à la guerre en Europe de l'Est la responsabilité de presque tous les maux dont souffre l'humanité aujourd'hui, mais ils ignorent de manière flagrante les anciennes tragédies.

La semaine dernière, Antonio Guterres a déclaré que 1,6 milliard de personnes seront touchées par la guerre en Ukraine, notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l'énergie et des finances, des maux qui, selon lui, sont aggravés et accélérés par le conflit.

Il a avancé que quelque 94 pays, qui abritent ce grand nombre d'êtres humains, sont gravement exposés à au moins un des versants de la crise et ne disposent d'aucune condition pour l'éviter.

Une guerre est un événement cruel, dévastateur et imprévisible dans le cours des événements, un fait qui, comme le dit Gabriel García Márquez dans son œuvre «Cent ans de solitude», est beaucoup plus facile à commencer qu'à essayer de terminer.

Mais lorsqu'on y fait référence dans les termes dans lesquels le dirigeant de l'ONU l'a fait à propos de l'Ukraine, il faut prendre soin d’en analyser toutes les causes et ne pas mentionner un seul des acteurs, en l'occurrence la Russie, mais tous ceux qui l'alimentent, qui la promeuvent et qui en tirent profit.

Lorsque nous demandons à Moscou de cesser ses opérations, nous devons également exiger des États-Unis, de l'OTAN et des puissances européennes qu'ils cessent d'envoyer des armes à haut pouvoir destructif, qu'ils cessent de débloquer des milliards de dollars pour aggraver le conflit, ce qui pourrait très bien servir à soulager la faim.

Nous ne pouvons pas non plus être manichéens et oublier d'autres aventures guerrières récentes ou actuelles, qui ont englouti des sommes astronomiques et entraîné la perte de ressources, dont l'utilisation pour générer le développement dans le monde pauvre permettrait à des milliards d'êtres humains de survivre.

Combien d'écoles, d'universités, de centres de formation technologique, d'hôpitaux, de projets de production de biens et de services auraient été payés avec l’argent qu’ont coûté les bombes que l'OTAN a lâchées sur la Yougoslavie et la Libye?

Il est facile de pleurer sur l'Afrique subsaharienne, mais quelqu'un a-t-il calculé combien de fois elle serait sortie de la pauvreté et de l'arriérèrent avec les très grosses sommes gaspillées en 20 ans de guerre et d'occupation en Afghanistan, qui n'ont pas apporté au monde un seul jour de sécurité, comme l'avaient promis ses promoteurs?

Qui profite des armes qui alimentent les guerres en République démocratique du Congo, au Soudan, en Somalie, en Éthiopie, au Bénin et dans une longue liste d'autres pays détruits par les technologies du monde développé?

Le conflit en Europe de l'Est est une honte, c'est vrai, mais il n'est pas le seul responsable du fait qu'une partie de l'humanité est en voie d'extinction.

 



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