par Roberto Morejón
Quelques jours après son arrivée au pouvoir, le gouvernement italien d'extrême droite s'est empêtré dans un âpre conflit avec la France, et finalement avec d'autres pays, en refusant d'autoriser un navire transportant des migrants vulnérables à accoster.
Il s'agit d'un problème de longue date, considéré avec beaucoup d'animosité sur le vieux continent, qui considère que ses frontières sont menacées par l'arrivée de personnes fuyant des nations méridionales appauvries où elles ne trouvent pas de moyens de subsistance.
Rome a en effet refusé d'accueillir le navire "Ocean Viking", avec plus de 200 passagers à bord, dont 57 enfants, après trois semaines d'attente, et la France n'a accepté d'en recevoir qu'un tiers.
Le reste devra être réparti entre neuf pays, car si l'Italie affirme avec colère qu'elle ne peut être le seul destinataire, ses voisins sont également réticents, quoique avec des nuances.
L'Italie, désormais dirigée par l'extrême droite avec la Première ministre, Georgia Meloni, à sa tête, affirme être surchargée de travail pour absorber 90 000 migrants cette année.
D'autres pensent que tout n'est que l'expression de la ligne dure adoptée par la Première ministre sur les questions migratoires, comme une continuation de l'empreinte de Matteo Salvini, actuellement en procès pour avoir bloqué des navires humanitaires entre 2018 et 2019 lorsqu'il était à la tête du ministère de l'Intérieur.
Rome affirme que seuls 164 demandeurs d'asile ont été transférés vers d'autres pays de l'UE en 2022.
Les membres du bloc citent des accords antérieurs pour partager les arrivées et reprochent à l'Italie d'adopter des politiques sélectives et discriminatoires.
En effet, le problème semble insoluble à la base, la Méditerranée étant devenue l'une des routes les plus dangereuses au monde, avec quelque 1 900 passagers furtifs morts ou disparus dans ses eaux cette année.
Alors que de plus en plus de bateaux prennent la mer depuis les côtes nord de l'Afrique, les tensions augmentent, et pas seulement entre l'Italie et la France, car leurs voisins ont également d'autres préoccupations.
Ils s'inquiètent des conséquences du conflit en Ukraine et des factures élevées d'électricité et de gaz.
Ils sont également inquiets de la façon dont l'extrême droite en pleine ascension exploite la question de l'immigration et exacerbe les rivalités en Europe.
Ils s'inquiètent du fait que les migrants vulnérables regardent depuis des bateaux surchargés à quai différé, car avec leurs privations d’autres font de la politique.