Par Roberto Morejón
Le sommet du groupe des 77 et la Chine à La Havane, la présidence pro tempore de Cuba d'un collectif de 134 nations qui peut faire plus dans un monde de plus en plus inégal, devraient s'orienter vers un multilatéralisme inclusif.
L'organisation de la réunion des chefs d'État et de gouvernement sur la science, la technologie et l'innovation en tant que prémisses du développement promet d'ouvrir des voies vers de nouvelles idées et politiques au profit du Sud mondial.
Le groupe le plus important et le plus diversifié de nations en développement, tel que défini par le président Miguel Díaz-Canel à Johannesburg, qui compte deux tiers des membres des Nations unies et abrite près de 80 % de la population mondiale, résiste aux inégalités, à l'exclusion et à la pauvreté.
Ces adversités sont également mises en évidence dans le domaine de la science, les pays riches conservant la majorité des brevets, des technologies et des institutions de recherche et profitant des talents du Sud appauvri.
Au milieu de la pandémie, les pays en développement ne disposaient que de 24 doses d'antigènes pour 100 personnes, alors que les pays riches en avaient près de 150 pour le même nombre de personnes.
Mais ce n'est pas seulement sur cette voie que des progrès sont possibles au sein du G77 et la Chine, malgré la diversité des choix politiques et économiques.
La transformation de l'architecture financière internationale nuisible actuelle, qui est nettement injuste et anachronique, a été une demande opportune lors du dernier forum des BRICS dans la ville sud-africaine de Johannesburg.
Il s'agit d'une demande de longue date du Groupe des 77 et la Chine, mais il existe aujourd'hui de nouvelles incitations à la revigorer, alors qu'il existe une prérogative arbitraire du dollar, dont les États-Unis sont à la pointe de l'utilisation.
De même, le G77 et la Chine peuvent parvenir à une coordination pratique avec les BRICS pour garantir le principe des responsabilités communes mais différenciées dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le changement climatique.
Dans ce contexte, avec la recherche de flux de financement du développement plus abordables et la demande d'atténuation de l'insécurité alimentaire et des mesures de restriction du commerce, le sommet de La Havane s'annonce comme une opportunité de dialogue pour réaliser les aspirations légitimes du Sud mondial.