Le poison de leur propre avidité

Édité par Reynaldo Henquen
2023-09-23 08:19:37

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Par Roberto Morejón

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a rejoint la longue liste de personnalités et d'organisations internationales réclamant le respect des richesses de l'Afrique, pillées par les puissances coloniales, les transnationales et les groupes armés.

  S'exprimant lors de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le dirigeant sud-africain a souligné que les richesses du continent appartiennent à ceux qui y sont nés et doivent leur parvenir.

  Il faisait allusion au coût pour la région des processus d'industrialisation et de développement des nations riches du monde.

  Le dignitaire a fait allusion à un point clé des problèmes de l'Afrique, avec près de la moitié de ses 1,4 milliard d'habitants vivant dans la pauvreté, en dépit de ses vastes richesses originelles.

  Une trentaine de pays d'Afrique subsaharienne sont riches en trésors naturels, le continent abritant un tiers des réserves minérales mondiales, l'uranium, le platine, les diamants et l'or représentant plus de 50 % de ces réserves.

  L'Afrique compte également de grands producteurs de pétrole, tels que le Nigeria, l'Angola et la Guinée équatoriale, ainsi qu'un nouveau front de gisements d'hydrocarbures récemment découverts à l'est.

  Avec un tel potentiel, on pourrait penser aux niveaux de bien-être, mais l'indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement classe 34 pays d'Afrique subsaharienne parmi les 40 derniers au monde.

  Les multinationales et les anciennes colonies évitent de s'attaquer à ces contrastes et à l'exploitation historique dont l'Afrique a fait l'objet, où les épidémies, l'analphabétisme, les guerres internes, les gouvernements corrompus et les famines ont également contribué à rendre plus difficile la réduction des privations.

  Ce n'est pas un hasard si le pape François a demandé en janvier dernier aux puissances mondiales de cesser de piller les richesses naturelles de l'Afrique pour "le poison de leur propre cupidité".

  Aujourd'hui, lorsque la presse spécialisée évoque le coup d'État au Niger, rares sont ceux qui se penchent sur le contexte local et s'abstiennent de poser la question suivante : comment est-il possible qu'au Niger, troisième producteur mondial d'uranium, soit 7,5 % de la production mondiale d'uranium, l'espérance de vie soit de 55 ans ?

  La communauté internationale devrait accorder plus d'attention à des dénonciations telles que celles du Pape et du Président de l'Afrique du Sud.



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