L'extermination à cause de la faim

Édité par Reynaldo Henquen
2024-04-09 08:46:42

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par Guillermo Alvarado

Des millions de personnes nées dans le monde au cours des 50 dernières années n'ont pas en mémoire les images terribles des "enfants du Biafra", dont les corps déformés par la malnutrition et les yeux pratiquement dépourvus de paupières témoignaient de l'horreur de la faim poussée à son extrême cruauté.

Le Biafra est une éphémère république africaine, détachée du Nigeria entre 1967 et 1970, qui, après avoir déclaré son indépendance, a été soumise à un blocus brutal qui a provoqué la famine de près d'un million de personnes, dont une majorité d'enfants, jusqu'à sa reddition totale.

Ce fut un exemple clair de la façon dont le manque de nourriture devient une arme très efficace, surtout lorsque l'un des belligérants n'a pas le moindre sens du respect de la vie humaine.

On dira que la guerre est à juste titre la plus grande manifestation du mépris de la vie, mais même dans cette regrettable façon de régler les différends entre groupes, peuples ou nations, il y a des règles et l'une d'entre elles est d'éviter les morts inutiles, en particulier de civils et surtout d'enfants.

Aujourd'hui, nous constatons que, comme le Nigeria l'a fait avec le Biafra, l'État sioniste d'Israël utilise la famine comme moyen d'exterminer le peuple palestinien.

Conscient que Benjamin Netanyahou ne pourra pas toujours empêcher l'aide humanitaire d'entrer dans la bande de Gaza, parce qu'en faisant cela il enlève le parapluie politique de son principal partenaire, les États-Unis, il a maintenant changé de tactique et a commencé à attaquer les convois de nourriture.

Contrairement à ce qu'il voudrait faire croire au monde, l'attentat contre le groupe World Central Kitchen, qui a tué sept de ses membres, n'est pas un accident de guerre, une victime collatérale ou un simple hasard, mais une opération froidement calculée.

C'est ce qu'a dénoncé le fondateur de l'organisation humanitaire, le chef José Andrés, en affirmant que les véhicules étaient clairement identifiés, qu'ils ont été attaqués et détruits un par un, et que les troupes israéliennes étaient parfaitement au courant de leurs mouvements.

La conséquence immédiate a été que ce groupe et d'autres ont suspendu leurs activités en raison du manque de sécurité. En début de semaine, plusieurs navires se dirigeant vers Gaza sont rentrés à Chypre avec plus de 200 tonnes de nourriture, ce qui signifie davantage d'enfants affamés.

Ma génération n'oublie pas les images des petits au Biafra. Il n'y avait pas d'internet ni de médias sociaux à l'époque, mais elles faisaient la une des principaux journaux et magazines internationaux, où, soit dit en passant, celles des enfants palestiniens sont absentes aujourd'hui, signe supplémentaire que le monde a beaucoup changé, mais qu'il ne s'est pas amélioré du tout.



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