Par Roberto Morejón
Lors de la Quatrième Conférence Interne des petits pays insulaires qui a eu lieu en Antigua-et-Barbuda, quelques représentants de ces États ont mis sur le tapis la menace d’un nouvel ennemi : les mers de sargasses.
En septembre, une réunion de nations des Caraïbes aura lieu à Grenade, dont l’objectif sera d’examiner les mécanismes innovateurs pour faire face à l’invasion de la sargasse, une macro-algue dont la décomposition provoque de la puanteur et abîme les paysages touristiques.
L’inquiétude montrée de la part de Grenade et des États voisins est tout à fait compréhensible car les spécialistes conseillent de trouver des solutions pour confronter un phénomène qui chaque année affecte plus de plages.
Ayant un impact néfaste pour la biodiversité ainsi que pour le développement socio-économique dans des zones qui dépendent du flux touristique, les sargasses demeurent sur la surface de la mer, mais dès qu’elles se rassemblent, elles nuisent aux espèces marines.
Les coraux sont l’une des espèces les plus affectées, mais il ne s’agit pas que d’eux. Les spécialistes ont détecté la mort d’organismes de 78 espèces de vie sauvage.
D’entre les 350 espèces de sargasses, il n’en a que deux qui, poussées par leurs vésicules de gaz, se déplacent beaucoup plus vite, au point de se rendre visibles sur l’Atlantique tropical, et dès l’Afrique jusqu’au golfe du Mexique, en passant par les Caraïbes.
Les spécialistes recommandent d’utiliser la sargasse dans l’agriculture, la production de biocombustibles et dans d’autres industries.
Barbade, l’Université des Antilles et une institution britannique développent un projet pour tirer profit de ce phénomène. Ce projet consiste à enterrer les algues dans le fond de la mer pour en absorber les émissions de dioxyde de carbone.
Au cas où il aurait des bénéfices, il serait appliqué dans des pays voisins. En attendant, il faut ruser avec des problèmes de santé et des problèmes économiques causés par la prolifération de ces algues.
Et il n’y a pas assez de ressources pour effectuer le nettoyage, vu que le nettoyage d’un kilomètre de plage peut coûter entre 300 mil dollars et 1,5 millions de dollars par année.
En plus des problèmes liés au changement climatique, maintenant les Caraïbes doivent faire face à ce type d’algue, et cela sans oublier les ouragans et l’augmentation du niveau de la mer.
Faire diminuer l’effet du changement climatique dans la planète pourrait être un grand progrès à réaliser dans la lutte contre cet ennemi flottant.