Auteur : María Josefina Arce
Le président argentin, Javier Milei, a non seulement fait l'éloge et exprimé sa totale affinité avec le président américain, Donald Trump, à l'investiture duquel il a participé à Washington, mais il semble également déterminé à suivre ses traces sur de nombreux aspects.
Il a ainsi annoncé qu'il retirerait l'Argentine de l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, une intention que son locataire admiré de la Maison Blanche avait déjà exprimée à propos des États-Unis.
La justification du dirigeant argentin d'ultra-droite est la même que celle de Trump, une réponse prétendument insuffisante de l'organisation à la pandémie de COVID 19 et à d'autres crises sanitaires.
Les responsables de la santé et les experts argentins ont remis en question la décision de Milei, qu'ils ont décrite comme un alignement total de la politique étrangère sur Washington, inutile et erroné.
Mais ils ont également souligné que cette annonce s'inscrit dans une stratégie visant à amener l'État à abandonner les responsabilités qui lui incombent encore en matière de santé.
Ils ont souligné que sans collaboration internationale et sans institution leader, il devient de plus en plus difficile de parvenir à une meilleure santé.
La décision de Milei est une nouvelle attaque contre le système de santé de la nation sud-américaine, qui est déjà confronté à une situation difficile en raison des coupes budgétaires du gouvernement qui ont endommagé des programmes vitaux.
Les mesures sévères adoptées depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2023 ont entraîné le licenciement de 1 400 travailleurs du secteur et ont affecté des domaines clés tels que la vaccination et la réponse au VIH, à la tuberculose et à l'hépatite.
Le fonctionnement du PAMI (Programa de Atención Médica Integral), pour les retraités et leurs dépendants, de l'Hospital Español et du Laura Bonaparte, une institution qui traite les maladies mentales et fournit également des soins ambulatoires aux enfants et aux jeunes ayant des problèmes de santé mentale, est également affecté.
Bien entendu, la sortie de l'Argentine de l'OMS, dont elle est membre depuis 1948, ne sera pas facile; elle nécessite l'approbation du Congrès, où Libertad Avanza, le parti de la présidente, est désavantagé.
De plus, les juristes soulignent que la mise en œuvre de la mesure par le seul décret présidentiel pourrait ouvrir un processus dans lequel elle pourrait être déclarée inconstitutionnelle par la Cour Suprême.
Milei semble déterminé à suivre les traces du président américain controversé, bien que de nombreux analystes n'excluent pas que sa décision sur l'OMS et d'autres politiques controversées puissent servir à détourner l'attention des problèmes économiques et sociaux de la nation sud-américaine.
