
par Guillermo Alvarado
Plusieurs dirigeants européens ont tenu une réunion d'urgence la veille à Paris pour discuter de la position du bloc continental sur les relations avec le président américain Donald Trump, tant sur les questions commerciales que sur le conflit Russie-Ukraine.
Invités par leur homologue français, Emmanuel Macron, les présidents et chefs de gouvernement du Royaume-Uni, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Pologne, de l'Espagne, des Pays-Bas, du Danemark et des instances de l'Union européenne se sont réunis pour discuter de leur rôle sur la scène mondiale, marquée par le chef controversé de la Maison Blanche.
Ces nations du "Vieux Continent" se sentent oubliées sur deux points fondamentaux, dont l'un est l'imposition de droits de douane supplémentaires sur les produits qu'elles exportent vers les États-Unis, ce qui contredit, selon elles, leur statut de partenaires très proches.
Cette mesure a été perçue par certains comme une trahison, car l'UE, au lieu de devenir un facteur d'équilibre sur la scène mondiale, a choisi de suivre l'exemple de Washington et de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, l'OTAN, qui est belliciste.
Avec amertume, ils découvrent une fois de plus que les États-Unis n'ont pas d'amis, qu'ils n'ont que des intérêts et que, pour les garantir, ils n'hésitent pas à passer par-dessus la tête de qui que ce soit, quelle que soit la proximité qu'ils pensent avoir avec la puissance du Nord.
Un nouvel exemple s'est produit ces derniers jours, lorsque Trump a décidé d'ignorer complètement ses alliés dans la quête supposée de mettre fin au conflit armé en Europe de l'Est.
Cela ne signifie pas, bien sûr, que le président américain aime la paix et le bien-être de l'humanité, mais pour des raisons pratiques, c'est-à-dire économiques. L'Ukraine doit être reconstruite et Washington veut non pas une part, mais tout le gâteau de cette juteuse affaire.
Pour mieux comprendre la situation dans l'Union européenne, plusieurs analystes soulignent les caractéristiques de la réunion de Paris, qui démontre les graves fissures au sein du bloc.
Sur les 27 membres de l'Union, seuls sept ont été invités, ce qui signifie qu'ils ne voyagent pas tous dans le même wagon, ni même dans le même train, ce qui a rendu les petits partenaires encore plus mal à l'aise, car ils se sont sentis exclus du processus décisionnel.
Quoi qu'il en soit, la position du mécanisme d'intégration est inconfortable, et rien ne l'illustre mieux que l'image du peintre à qui l'on retire soudainement son échelle et qui se retrouve, littéralement, suspendu au pinceau.