Suite à la victoire électorale de la coalition grecque de gauche radicale Syriza, l'Europe et le monde portent leur regard sur le parti espagnol Podemos (Nous pouvons), qui vient de célébrer ce week-end son premier anniversaire avec une manifestation de centaines de milliers de personnes devant la Puerta del Sol à Madrid.
Ce parti, dirigé par Pablo Iglesias a rencontré un succès inattendu dans sa courte période d'existence, en raison, surtout du mécontentement des Espagnols face aux politiques d'austérité imposées par le gouvernement du Parti Populaire, d'un commun accord avec les dirigeants de l'Union Européenne.
¨Nous pouvons rêver, nous pouvons vaincre¨, a déclaré Pablo Iglesias, devant plus de 300 000 sympathisants, en signalant que l'année 2015 sera l'année de la défaite pour ceux qui insistent sur l'application des mesures divisant l'Espagne en deux: d'un coté un petit secteur puissant qui en bénéficie le plus, et d'autre, la plupart de la population toujours plus défavorisée.
En Espagne la crise mondiale qui a éclatée en 2008 et les mesures d'austérité imposées pour essayer de la résoudre ont provoqué une croissance considérable du chômage qui a atteint 27 % de la population active.
Actuellement ce chiffre dépasse les 23 points, mais en ce qui concerne les16-25 ans, c'est-à-dire chez les plus jeunes, il atteint 50% et touche non seulement les personnes les moins qualifiées, mais encore les diplômés universitaires.
La baisse des salaires et l'effondrement des dépenses sociales de l'État ont entraîné la croissance du taux de pauvreté qui selon les syndicats frappe 27, 3% de la population.
Le Centre pour les Droits Économiques et Sociaux estime qu'il y a 2 700 000 enfants exposés au risque d'exclusion sociale, un chiffre qui classe l'Espagne à l'avant-dernière place de l'Union Européenne.
Cette organisation a également signalé que les réductions draconiennes en matière de dépenses publiques dans les 4 dernières années, surtout en ce qui concerne le soutien aux personnes les plus vulnérables, provoquent une aggravation démesurée des inégalités et de la pauvreté.
Dans ce contexte, il n'est pas bizarre que le Parti ¨Podemos¨ gagne chaque fois plus de terrain au sein de grands groupes sociaux, encouragés d'ores et déjà par la victoire de Syriza en Grèce.
Même si Pablo Iglesias et ses alliés mettent l'accent sur les différences existantes entre les deux pays, au niveau politique aussi bien qu'au niveau social, l'arrivée d'Alexis Tsipras au pouvoir à Athènes, a eu sans aucun doute un grand impact sur les pays les plus touchés par l'austérité.
La décision annoncée par Bruxelles portant sur le fait que le bloc continental serait prêt à supprimer la troïka, c'est-à-dire, la Comission Européenne, sa Banque Centrale et le Fond Monétaire International, en est une preuve.
Bien qu'il n'y ait pas de changement de contenu, ce changement de nuance pourrait être un signal annonçant que l'Europe bouge dans la bonne direction.