Des organisations internationales ont lancé une mise en garde sur la détérioration progressive de la situation humanitaire au Yémen, en particulier pour les enfants et les réfugiés, qui se heurtent à la crise interne et aux attaques à la bombe perpétrées par l’Arabie Saoudite et d’autres alliés du Conseil de Coopération du Golfe.
Le Yémen avec 27 millions d’habitants est le plus pauvre des pays arabes avec un taux d’analphabétisme de 60 %, des indices élevés de chômage et une fracture sociale d’origine ethnique-religieuse, surtout parmi les groupes sunnites et chiites.
Sa position géographique privilégiée constitue sa richesse fondamentale, étant donné que le détroit de Bab el Mandeb peut être contrôlé depuis ses côtes. Ce détroit est considéré comme la porte principale pour la circulation navale de la Mer Rouge au Canal de Suez.
Environ 4 millions de barils de pétrole de grande qualité sont transportés tous les jours à travers ce détroit . C’est pourquoi, cette zone constitue celle de plus grande circulation du brut au monde, raison suffisante pour devenir le centre des convoitises des puissances occidentales.
Cela explique l’ingérence de l’Arabie Saoudite, soutenue sournoisement par les États-Unis, dans une crise qui dure depuis longtemps, mais qui s’est accentuée en janvier quand les forces houthies ont renversé le président Abd Rabo Mansour Hadi, qui s'est réfugié tout d'abord à Aden avant de s'enfuir à Riad.
Apparemment, l’objectif des Saoudiens est de restituer le pouvoir à Abd Rabo Mansour Hadi et rétablir la supposée démocratie, mais la véritable intention est d'obtenir que le pouvoir reste dans les mains amies de l’Ouest et des oligarchies arabes du pétrole.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a dénoncé le fait que comme il arrive la plupart du temps, le coût des bombardements est payé par les civils innocents, en particulier par les enfants, qui se heurtent à une intervention militaire étrangère.
Un appel a été lancé par le représentant de l’UNICEF au Yémen, Julien Harneis, aux parties impliquées dans le conflit, car, le nombre d'enfants morts au cours de la semaine dernière s’élève à 62 et celui de blessés à 30.
L’organisme a également tiré la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire et sanitaire de la population qui s’est déplacée à cause de cette intervention qui porte atteinte à la souveraineté yéménite et qui transgresse les lois internationales. Il s’agit d’une intervention qui n'a pas été décidée par l’ONU et qui, avec total mépris envers les habitants de ce pays, ne cherche qu’à défendre les intérêts géostratégiques d’autrui.