Par Guillermo Alvarado
Comme si elle avait oublié que les républiques latino-américaines ne sont pas ses colonies depuis longtemps, l'Espagne a lancé une série d'attaques absurdes contre le Venezuela, des attaques dignes de l'époque des vice-rois et des gouverneurs, quand le destin de nos peuples se décidait de l'autre côté de l'Atlantique.
Le gouvernement du président Mariano Rajoy s'en est pris au système démocratique de la Patrie de Bolivar sous prétexte de défendre les droits de l'homme, comme si son pays était exemplaire en la matière.
Le Parlement espagnol lui non-plus, ne tient pas compte de l'histoire. Il a consacré une séance à discuter de la situation interne du pays sud-américain et a émis une déclaration où il exige à Caracas de libérer Leopoldo López et Antonio Ledezma, responsables d'actes qui ont fait plusieurs morts, des dizaines de bléssés et des atteintes à la propriété privée et publique.
Maintenant les autorités espagnoles se montrent offensées face à la réponse, juste et catégorique, du président Nicolas Maduro, qui leur a rappelé qu'un principe fondamental doit régir les relations entre pays civilisés: le respect de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États.
Rajoy et les députés du Parti Populaire, le parti de droite au pouvoir, devraient se souvenir de la sentence d'un autre grand latino-américain, Benito Juárez, qui a affirmé que «le respect du droit d'autrui est la paix» .
Mais, que prétend l'Espagne apprendre au Venezuela?
Le spécialiste Javier Parra considère que le régime monarchique espagnol défend les intérêts de la grande banque et des compagnies transnationales de l'information, qui orchestrent la campagne médiatique visant à discréditer la Révolution Bolivarienne.
Par ailleurs, le spécialiste espagnol a rappelé que Madrid n'a pas absolument pas d'autorité morale pour donner des leçons à qui que ce soit. Le scandale impliquant Rodrigo Rato, ancien directeur du Fonds Monétaire International et ministre de l'économie entre 1996 et 2004, pendant le gouvernement de José María Aznar, en est la preuve. Rato a été détenu, accusé de corruption et de blanchiment d'argent, des délits pour lesquels il sera amené à comparaître.
Au sommet du pouvoir, des politiciens volent et trompent les gens, alors que des personnes âgées sont dans une situation précaire, beaucoup ont été expulsés pour ne pas avoir remboursé leurs prêts, sans oublier les chômeurs et les jeunes qui doivent émigrer pour trouver du travail.
Est-ce l'avenir que Rajoy propose aux Vénézuéliens?
Pourquoi l'Espagne n'essaye pas de résoudre ses graves problèmes, qui sont nombreux, et ne laisse-t-elle pas le Venezuela s'occuper de son peuple, comme il l'a fait ces dernières années?
Cela fait deux siècles que l'Amérique Latine ne suit plus les diktats de Madrid. Nous sommes libres parce que nous avons tracé ensemble notre propre chemin. Toute aide de bonne volonté serait la bienvenue, mais n'importe quelle ingérence recevra toujours la réponse qu'elle mérite, ni plus, ni moins.