Par Guillermo Alvarado
Dans les trois pays qui font partie du Triangle du Nord centraméricain, le Salvador, le Honduras et le Guatemala, l'on livre des batailles pour mettre fin à la corruption et à l'impunité qui ont rendu possible le détournement des ressources publiques qui sont allées dans des poches privées.
Les Salvadoriens ont des attentes sur les audiences contre l'ex président Francisco Flores, dirigeant de l'Alliance Républicaine Nationaliste, Arena, bloc de droite qui, pendant deux décennies, a gouverné le pays avant d'être remplacé par le Front Farabundo Martí pour la Libération Nationale.
Flores est accusé de corruption, de détournement de fonds publics et de désobéissance. Cette affaire pourrait constituer un précédent historique concernant la justice de ce pays, car il serait le premier ex président qui s'assoit sur le banc des accusés et pourrait être emprisonné à cause des délits commis durant son gouvernement.
Au Honduras, le mouvement citoyen connu sous le nom d'Opposition Indignée, a accordé au président Juan Orlando Hernández un délai de 20 jours pour demander auprès de l'ONU la création d'une Commission Internationale pour mener une enquête sur les mafias insérées dans le système de l'État et pour mettre fin à la corruption qui a porté atteinte aux institutions de ce pays et à la population , dont 62 % de la population vit dans l'extrême pauvreté.
Les jeunes indignés réalisent des manifestations à Tegucigalpa et dans d'autres villes de l'intérieur du pays, pour exiger que les responsables du saccage de 300 millions de dollars aux hôpitaux de l'assurance maladie soient punis. Environ 3000 personnes y sont mortes au cours de deux dernières années parce qu'elles n'ont pas reçu l'attention nécessaire.
La situation du Guatemala est aussi grave. Dans ce pays l'ancienne vice-présidente, Roxana Baldetti est en prison pour corruption depuis vendredi dernier et la clameur exigeant la démission du chef de l'État, Otto Pérez Molina augmente.
Les deux hauts fonctionnaires sont accusés par le Ministère Public et la Commission Internationale contre l'impunité de conduire une bande dont le but était de permettre l'évasion fiscale dans les douanes, en échange de payements millionnaires.
Le procureur, Thelma Aldana, a confirmé que la voix d'Otto Pérez Molina, qui demeure attaché davantage au pouvoir, apparait dans plusieurs appels réalisés par les membres de ce groupe mafieux.
Dès aujourd'hui et au cours de cette semaine des manifestations sociales seront réalisées dans tout le pays pour exiger la démission du président et qu'il comparaisse devant les tribunaux.
Ainsi, alors que les Honduriens et les Guatémaltèques descendent les rues pour combattre ces fléaux, au Salvador les procédures judiciaires contre Francisco Flores se poursuivent. L'ancien président étasunien George W. Bush a qualifié Francisco Flores de bouffée d'air frais, mais en réalité il a été une émanation marécageuse empoisonnée.