Par Guillermo Alvarado
À l'approche du Sommet de l'ONU sur le climat qui aura lieu prochainement à Paris, les résultats de nouvelles études sont publiés sur les graves effets économiques et sociaux pour le monde entier, si les gouvernants, surtout ceux des pays les plus impliqués dans la pollution environnementale, échouent dans leurs tentatives de maintenir le réchauffement global au dessous de 2 degrés.
Une récente étude de la Banque Mondiale signale que si la tendance actuelle se poursuit, en 2030, c'est à dire dans 15 ans à peine, il y aura dans la planète 100 millions de personnes de plus plongées dans la pauvreté.
Selon la Banque mondiale, ce sont les pays en voie de développement les plus vulnérables aux problèmes climatiques, tels que cyclones, ouragans, typhons ou raz de marée, lors desquels leurs populations perdent assez fréquemment la totalité de leurs rares biens et se retrouvent dans l'impossibilité de les remplacer.
Des sécheresses extrêmes ou des orages sévères laissent comme séquelle, la destruction de cultures et plantations, l'augmentation donc des prix des aliments de base, ils favorisent l'apparition de maladies comme la fièvre typhoïde, ou les diarrhées
Le texte lance un appel aux pays riches à augmenter leur aide à ces régions et à assumer un engagement réel en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il omet cependant certaines considérations qui sont fondamentales pour faire une approche correcte de ce problème, auquel aucun secteur de l'Humanité n'échappe.
La toute première: Le changement climatique est certes un facteur qui a une incidence dans la pauvreté, mais il n'en est pas le seul et encore moins, le plus important.
Le monde a besoin en ce moment, d'une nouvelle architecture économique, financière et commerciale pour éviter la concentration brutale de la richesse globale dans quelques mains, comme il arrive à l'heure actuelle, alors que les grandes majorités sont poussées à survivre avec des ressources insuffisantes.
Une étude de l'organisation non gouvernementale britannique Oxfam signale qu'en 2016 la moitié des ressources de la planète se trouveront entre les mains de 1% de l'Humanité et le reste devra être reparti entre le 99% qui reste.
Les pauvres sont doublement frappés par les inégalités croissantes- dénonce cette ONG. Primo: parce qu'ils reçoivent une proportion inférieure de la richesse mondiale. Secondo parce que compte tenu du fait que l'inégalité extrême porte préjudice à la croissance, il y a chaque fois moins de richesses pour répartir.
Pour mettre un exemple de ces inégalités, en pleine crise mondiale, alors que les économies ont connu une décroissance, et que les indicateurs sociaux dans de nombreux pays en développement ont chuté, le capital financier spéculatif a donné naissance à 37 nouveaux multimillionnaires rien qu'en 2013. La richesse des hommes d'affaires de ce secteur a augmenté de 15%.
Tant que les règles du jeu ne changeront pas, la misère continuera de grandir, avec des sommets climatiques ou sans elle, à moins que le réchauffement global atteigne de tels niveaux qu'il termine par enflammer les foules, lesquelles comme disait Karl Marx, la seule chose qu'ont à perdre sont leurs chaînes.