Par Guillermo Alvarado

La droite s'est imposée aux élections législatives de ce dimanche au Venezuela. Selon les résultats préliminaires, l'opposition a gagné 99 sièges, ce qui lui assure, pour la première fois en 17 ans, d'avoir la majorité à l'Assemblée Nationale.

Même si le dépouillement n'a pas encore pris fin-comme l'a annoncé la présidente du Conseil National Électoral, Tibisay Lucena, le Grand Pôle Patriotique a remporté 46 sièges des 167.

Le président du Parlement, Diosdado Cabello, a reconnu l'échec et il a déclaré qu'il assumait les résultats.

"Nul n'a dit que ce serait facile. Cette défaite électorale doit nous donner de la force pour poursuivre le chemin de la Révolution bolivarienne et chavista"-a-t-il précisé dans des déclarations ce lundi.

Malgré le revers essuyé aux urnes, il faut faire remarquer l'excellente organisation des élections, qui se sont déroulées dans la normalité dans tout le pays. Le taux de participation a été de 74,25 %. Plus de 19 millions d'électeurs étaient convoqués à se rendre aux urnes.

Le président Nicolás Maduro, a reconnu la défaite et a souligné que ce dimanche ce sont la Constitution et la démocratie qui ont triomphé.

La Table de l'Unité Démocratique a la majorité simple de l'Assemblée Nationale. Pour obtenir la majorité absolue il lui faudrait arriver à 113 députés. Il faudra donc atteindre les résultats définitifs du Conseil National Électoral.

Il faudra aussi voir si les opposants arrivent à se maintenir comme un bloc solide, compte tenu des divergences et des intérêts divers des différents groupes qui forment la Table de l'Unité Démocratique, ce qui créera des tensions au sein du législatif.

Il faut dire que la campagne de publicité orchestrée par des moyens contrôlés par le grand capital, local et international a eu une incidence dans ce résultat, tout comme la guerre économique et politique dont le Venezuela est victime, qui cause des carences et du mécontentement chez la population.

Ce résultat démontre le besoin de renforcer le travail, aussi bien pour assurer des services indispensables, que sur le plan idéologique. Ce qui est arrivé dimanche au Venezuela, et les résultats des présidentielles en Argentine nous apprennent qu'il ne suffit pas de travailler à l'amélioration des conditions de vie des citoyens.

Cela, ajouté à la victoire, aux élections régionales en France, du Front National, parti d'extrême droite qui a remporté 30% des voix, bien au dessus de la droite républicaine de Nicolás Sarkozy et du Parti socialiste, au gouvernement, nous invite à réfléchir et à nous dire qu'il y a suffisamment de raisons de se préoccuper pour le regain des forces les plus rétrogrades et conservatrices dans le monde actuel.