Le président étasunien, Barack Obama, vient de prononcer, devant le Congrès de son pays, un discours sur l'État de l'Union au cours duquel il a ébauché quelques unes de ses propositions pour sa dernière année au pouvoir et il a fait référence aussi aux aspects qui sont restés en suspens au cours de ces deux premiers mandats à la Maison Blanche. Il a également fait référence à plusieurs des sujets de la campagne électorale en vue des élections de novembre. Nous nous arrêtons dans plusieurs des thèmes abordés par Obama dans son discours dans notre point de vue d'aujourd'hui.
Le président a insisté sur son projet de fermer la prison de la base navale étasunienne située dans une portion du territoire cubain de Guantánamo, ce qui est sans doute l'un de ses grands échecs. Très difficilement il y aboutira encore moins maintenant que le Congrès est dominé par les Républicains. Rappelons qu'il n'a pas pu convaincre le Congrès de fermer la prison de Guantanamo lorsque les Démocrates y étaient majoritaires.
Il n'a pas dit un mot sur la restitution de cette enclave à son maître légitime:le peuple cubain, l'une des conditions que Cuba pose pour aboutir à la normalisation pleine des relations bilatérales.
Un point marqué par Obama dans son discours. Il a demandé au Congrès de reconnaître la fin de la dite guerre froide et en conséquence, qu'il lève une fois pour toutes, le blocus de Cuba, une politique obsolète mais qui a causé et cause d'importants dégâts depuis plus de 50 ans d'application, pas seulement à Cuba mais à des pays tiers, de par son caractère extra territorial.
Le président n'a pas expliqué cependant pourquoi il n'utilise pas ses prérogatives exécutives, qui pourraient parfaitement servir à vider cette politique agressive de son contenu.
Dans une autre partie de son discours sur l'État de la Nation, Obama a signalé : « J'ai à déplorer que durant mon mandat, la rancune et la méfiance entre les partis aient empiré au lieu de disparaître. Ce qui est une verité mais partielle. Ces dernières années, le climat de confrontation aux États-Unis s'est aiguisé au delà du contexte politique, comme le prouvent les attitudes et actions racistes, la plupart de la part de la police, l'application partielle de la justice et les fusillades dans des endroits publics et des établissements scolaires, qui laissent toujours des victimes innocentes.
Faisant référence à la campagne en vue des présidentielles, Obama a rejeté, sans pour autant les mentionner par leur nom, les arguments de certains des aspirants à la candidature du Parti Républicain qui clament pour un durcissement de la politique anti immigrants, pour des bombardements massifs contre des civils pour éliminer le terrorisme au Moyen Orient et qui considèrent comme échouée l'économie étasunienne.
Sur le plan international où les États-Unis jouent parfois un rôle décisif, il serait très naïf de penser que le monde est un endroit meilleur, plus sûr et équitable que lorsqu'Obama est arrivé au pouvoir.
Pour lui, la sécurité et le pouvoir militaire sont la même chose. Il l'a avoué sans la moindre pudeur lorsqu'il a signalé : “Les États-Unis d'Amérique sont la nation la plus puissante de la Terre, point c'est tout”. “ Nous dépensons dans nos forces militaires plus que l'ensemble des 8 nations qui viennent derrière nous. Nos troupes sont les meilleures forces de combat de l'histoire du monde”. Des propos qui étonnent dans les lèvres de quelqu'un qui a été proclamé Prix Nobel de la Paix alors qu'il venait à peine d'arriver à la Maison Blanche.