À 10 jours des élections primaires aux États-Unis préalables aux présidentielles, prévues en novembre, les deux grands partis monopolisant les possibilités dans ce spectacle, le Démocrate et le Républicain, peaufinent tous les détails en vue des élections à Iowa et au New Hampshire respectivement, qui devront éclaircir les brumes et permettre de savoir qui sont les possibles candidats à la lutte pour la Maison Blanche.
Certes, les sondages donnent ces deux partis comme les grands favoris, mais la vie a démontré que ce n'est toujours pas la personnalité des candidats ou leurs programmes qui s'imposent. Parfois la sagacité des organisateurs, la publicité bien ciblée et bien placée et bien entendu, l'argent, un ingrédient indispensable dans les élections dans ce pays sont les grands gagnants aux États-Unis.
C'est pour cette raison qu'il faut attendre les résultats de ces élections primaires pour voir si les intentions de vote en faveur de Donald Trump, au sein du Parti Républicain et de l'ex secrétaire d'État, Hillary Clinton, pour les Démocrates, sont confirmées.
Le magnat de l'immobilier, Donald Trump, a transformé sa campagne en un “reality show”. Il a su dépister le mécontentement existant parmi les secteurs les plus conservateurs de la société étasunienne et en profiter. Il a su aiguiser, parmi ce groupe caractérisé par le stéréotype Blanc, anglo-saxon et protestant, la haine raciale, le mépris des immigrants et des minorités ethniques. Il critique les politiques du président Barack Obama, qu'il rend responsable des problèmes économiques du pays. Il a recours à un discours impudent, digne plutôt d'un spectacle de télévision vulgaire que de la haute politique.
Aussi à droite que lui, se trouve le gouverneur du Texas, Ted Cruz, qui lui boîte le pas dans les sondages. Les médias le présentent comme étant « sérieux, intelligent et désagréable”. Nombreux de ses collègues au Sénat le détestent et préféreraient voir à sa place Marco Rubio, étant donné que l'espérance républicaine, Jeb Bush, est éteint.
Au sein du parti Démocrate, Mme Clinton avait bien débuté sa campagne, mais peu à peu le sénateur Bernie Sanders a raccourci les avantages dans les sondages, profitant justement des caractéristiques de l'électorat de ce parti, qui est essentiellement formé de jeunes, d'origine hispanique, penché sur les choses novatrices, ceux qui en anglais s'auto définissent comme “outsiders”.
Hillary Clinton a en sa faveur, une plus grande expérience dans ces luttes électorales, d'importants contacts politiques et une machine électorale aux rouages bien engraissés. Elle a en plus l'opportunité de démontrer qu'elle a appris la leçon d'il y a 8 ans. Alors qu'elle était la favorite, Obama l'a devancée.
Le système électoral étasunien, très emberlificoté donne lieu à tout type de spéculations et les pronostics les plus variés, ainsi que des nombreuses paradoxes, comme que ce n'est toujours pas celui qui remporte le plus grand nombre de voix qui gagne l'élection. Ce système n'est pas épargné de fraudes ou de manipulations, comme ceux qui en 2000 ont laissé en dehors Albert Gore pour situer au pouvoir George W. Bush, de triste mémoire dans le monde.
Cependant, lorsque les primaires d'Iowa et du New Hampshire auront terminé, on aura un peu plus de clarté dans le processus électoral étasunien, très chaotique et peu démocratique.