Triste situation de la jeunesse latino-américaine

Édité par Tania Hernández
2016-01-26 14:13:34

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Par Guillermo Alvarado

Des rapports révèlent qu'une bonne partie des adolescents et jeunes en Amérique Latine et dans les Caraïbes sont victimes d'abus dont violations, disparitions, assassinats, qu'ils sont exclus des services d'éducation et qu'ils se voient refuser des opportunités d'emploi et de développement.

Un rapport de la Banque Mondiale souligne qu'un sur 5 habitants entre 14 et 25 ans dans notre région n'étudie pas ou ne travaille pas, ce qui équivaut à un total de 20 millions d'êtres humains dont l'avenir est sérieusement compromis.

Les dits “ninis” sont issus pour la plupart des foyers pauvres ou de familles démembrées ou dysfonctionnelles. Leur caractéristique commune est l'échec scolaire et un haut risque de tomber dans la délinquance- souligne cette étude.

En plus du coût économique et social élevé que représente un groupe nombreux d'habitants qui est en dehors du marché du travail, donc de la production, ce phénomène a une incidence notable dans l'augmentation des inégalités, un fléau endémique en Amérique Latine.

Les auteurs de l'étude somment les gouvernement à appliquer de façon accélérée, de programmes destinés à encourager l'insertion à l'enseignement supérieur, que ce soit moyennant des bourses ou des prêts monétaires. Les gouvernements de la région sont également appelés à créer les conditions pour garantir le premier emploi aux jeunes qui terminent leurs études ou une formation.

Les auteurs du rapport suggèrent l'organisation de campagnes d'éducation pour éviter la grossesse à l'adolescence, un facteur très lié à la pauvreté et au manque d'opportunités pour les jeunes femmes.

 

Même si la Banque Mondiale n'en fait pas mention, une grande responsabilité revient à l'application de politiques néolibérales qui provoquent une hausse du chômage dans le secteur publique et durcissent les conditions dans le privé moyennant des pratiques comme la dite «  flexibilité du travail » qui n'est autre chose que le manque de droits et de garanties des travailleurs.

Il y a des pays comme le Guatemala, où des masses d'adolescents ne trouvent d'autre alternative que de rejoindre les gangs juvéniles connus comme les “maras”, pour survivre en se livrant à des délits tels que des vols, des assauts, des extorsions aux propriétaires de petits commerces.

Dans d'autres pays, cette couche de la population est victime de la violence généralisée. Tel est le cas du Mexique, où des organisations humanitaires ont dénoncé le fait que plus de 6 000 enfants et adolescents de moins de 18 ans sont portés disparus, ce qui équivaut à 30% du total des personnes dans cette condition.

Ce chiffre a été confirmé par le Réseau des Droits de l'Enfance au Mexique, qui se base sur des données du Registre National de Personnes disparues appartenant au Secrétariat de l'Intérieur.

Au Honduras, plus de 900 mineurs de moins de 23 ans ont été assassinés en 2015. 8% des cas étaient des filles- a révélé l'organisation Casa Alianza.

Seuls les pays étant à même de garantir une éducation de qualité, une sécurité, des services sanitaires et un emploi à leurs jeunes, auront un avenir sûr. Les autres, ceux qui brûlent, ceux qui détruisent leurs pépinières, sont condamnés au silence, à ne rien avoir.



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