Malgré le manque d'arguments juridiques et de preuves et malgré l'opposition de la majorité des hommes politiques progressistes, des intellectuels et des organisations sociales et populaires, le Sénat du Brésil a donné le feu vert au coup d'état contre la présidente Dilma Rousseff, en autorisant l'ouverture d'un procès politique contre elle pour un présumé crime de responsabilité.
Il s'agit d'un comportement scandaleux des législateurs qui ont cédé face aux puissants intérêts des chefs d'entreprises, des consortiums médiatiques et de la droite nationale et internationale, appuyée par les États-Unis.
Des grandes corporations comme Monsanto et Syngenta, des groupes financiers à la tête desquels se trouve Goldman Sachs, se sont joints au groupe brésiliens Globo, aux revues Veja, Folha de Sao Paulo, aux journaux britanniques Financial Times et The Economist et à la publication étasunienne The Wall Street Journal, pour confondre l'opinion et justifier le coup.
55 sénateurs ont prononcé des discours durant quelque 18 heures avant l'approbation du procès de destitution contre Dilma. Seul 22 sénateurs ont appuyé la présidente.
Le Sénat suit ainsi les pas de la Chambre de Députés et a pris une décision honteuse, comparable uniquement au coup au Honduras contre le président Manuel Zelaya et au Paraguay, où grâce à des subterfuges et des manigances, le président Fernando Lugo a été destitué.
Parmi la longue liste d'infamies commises, l'un des spectacles les plus déplorables a été celui donné par le président par intérim de la Chambre des Députés, Waldir Maranhao, qui, après avoir accepté dans un début, un recours de la défense de Dilma Rousseff et d'avoir décidé d'annuler le vote du 17 avril, il a fait marche arrière dans une attitude qui provoquerait la honte de Nicolás Machiavel lui même.
Un autre nom qui passera à l'histoire comme un trise personnage sera celui du vice-président Michel Temer. Sa soif de pouvoir l'a conduit à quitter la coalition au gouvernement, tourner le dos au Parti des Travailleurs et donner le baiser de Judas à Dilma, en échange des 30 monnaies d'argent offertes par les riches.
S'il se retrouvait dans l'enfer de Dante Alighieri, Temer serait mis dans la partie la plus obscure du 9è cercle, la 4è zone, où sont châtiés les traitres, mais de façon particulière- selon le poète florentin, ceux qui ont déçu les grands bienfaiteurs de l'Humanité.
Maintenant que le coup d'état est une réalité, il reste 180 jours de luttes judiciaire et populaire à la tête desquelles se trouvera Dilma, elle même, ainsi que le fondateur du Parti des Travailleurs, Luis Inacio Lula da Silva et toute la direction du parti.
Des organisations comme le Mouvement des Sans terre, Brésil Populaire et Brésil sans peur, les centrales syndicales et les mouvements étudiants, prendront les rues comme théâtre de leurs protestations en défense de la dignité, de la démocratie et de la liberté, menacées par ceux qui prétendent nous transformer de nouveau en arrière cours, d'un empire anachronique qui cherche à se sauver au coût de nos vies.