Par Guillermo Alvarado
L’Union Européenne et son attitude égoïste et inhumaine face au drame des dizaines de milliers de réfugiés entassés dans des campements infâmes sont la cible de critiques, aussi bien à l’intérieur qu’en dehors de ce bloc continental.
Personne ne saurait oublier que la plupart de ceux qui quittent leurs foyers pour cause de la violence, de la faim et des guerres, sont les victimes de conflits encouragés par les grands capitaux occidentaux. Ceux qui convoitent les richesses naturelles ou la position géostratégique des pays ciblés n’ont pas hésité à créer une situation sans précédents depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le rapport Global sur les Déplacements Internes signale que rien qu’en 2015, 27 millions de personnes ont fui leurs foyers à cause des affrontements armés ou de désastres naturels, un phénomène pitoyable qui a touché 127 pays.
Pour se faire une idée plus exacte de la dimension du drame, cette énorme mobilisation humaine équivaudrait à l’évacuation de New York, de Paris, du Caire et de Londres. Idomeni, un petit village grecque, offre l’image crue de ce drame: l’extrême Nord du village est isolé par des barbelés et surveillé jour et nuit par des chars de guerre et des patrouilles de la police de la Macédoine.
La Grèce n’a pas pourtant déclaré la guerre aux immigrants mais elle est plongée dans une crise sous la forte pression exercée par ses partenaires de l’Union Européenne qui l’ont poussée à la ruine et qui sont en fin de compte les principaux responsables du manque de ressources qu'accuse la Grèce pour accueillir les vagues de migrants.
Mme le maire de Barcelone, Ada Colau, a ainsi fustigé récemment l’égoïsme de l’Union Européenne: «Nous avons profondément honte de savoir que des milliers d’enfants, des personnes âgées et malades, hommes et femmes meurent aujourd’hui noyés dans notre mer Méditerranée, ou qu’ils souffrent du froid et de punitions aux portes de l’Europe. Cela ne ressemble pas à des villes qui veulent appartenir au premier monde et faire l’exemple des droits humains».
C’est une tache qui pèsera sur la conscience de l’humanité et qui sera un jour enregistrée par les historiens, tout comme les excès commis par les nazis et les fascistes pendant la Seconde Guerre Mondiale.
C’est aussi, malheureusement, une preuve du fait que l’évolution de notre espèce manque encore de valeurs et de principes fondamentaux, car en essence, la loi du plus fort des temps des cavernes reste d’actualité un peu partout dans le monde. Tout semble indiquer que tout ce qui a changé sont les méthodes d’extermination.