Le 19 avril 1961, Cuba a infligé à l'empire yankee sa première défaite militaire en Amérique.
La Havane, 13 avril (RHC)- Lawrence Haas, expert nord-américain en relations internationales qualifie ce lundi la tentative d’invasion de Cuba par la baie des Cochons, «d’aventure militaire mal conçue et d’un désastre absolu».
«Il y a 60 ans, un nouveau président indécis (John F. Kennedy, JFK) a lancé une action militaire contre Cuba d'une ingéniosité étonnante, avec une force de quelque 1 400 émigrés formés et financés par les États-Unis» signale Lawrence Haas dans un article publié dans The Hill.
L'objectif était de provoquer «un soulèvement populiste qui renverserait un révolutionnaire communiste soutenu par les Soviétiques, Fidel Castro, mais ce fut un désastre total», a-t-il ajouté.
Lawrence Haas, membre du Conseil de Politique extérieure des États-Unis, rappelle : «Castro a rapidement étouffé les espoirs de soulèvement et JFK a subi un revers mondial embarrassant trois mois seulement après le début de sa présidence».
Pire encore, le désastre est survenu quelques semaines seulement après le lancement par Kennedy de son Alliance pour le Progrès, destinée à redorer le blason de Washington dans la région, «mais la baie des Cochons a enterré ces espoirs en ressuscitant le spectre de l'impérialisme américain dans une région qui en avait vu plus qu'assez», a-t-il noté.
Le fiasco a toutefois eu un côté positif, car Kennedy «a appris à ses dépens à ne pas se fier aveuglément aux conseils de ses chefs militaires et de renseignement décorés, dont la plupart lui ont assuré que le succès de la baie des Cochons était extrêmement probable».
Cette défaite a convaincu JFK, un an plus tard, de rejeter les conseils de ses chefs militaires lorsqu'ils ont recommandé une action de guerre pour éliminer les missiles nucléaires soviétiques sur l'île lors de la crise dite d'octobre 1962, précise l’expert.
Lawrence Haas établit un parallèle avec la situation actuelle de la politique étrangère des États-Unis et souligne que, trois mois après le début de son mandat, le président Joe Biden n'a pas connu de faux pas ressemblant de près ou de loin au fiasco de la baie des Cochons.
Toutefois, le leader démocrate devrait prendre à cœur les importantes leçons apprises par les dirigeants nord-américains sur les questions mondiales qui nous touchent aujourd'hui, conseille l'universitaire dans son article.
En conclusion, Lawrence Haas affirme que des expériences comme celles-ci devraient maintenant être prises en compte par le chef de la Maison Blanche pour faire face avec certitude aux défis auxquels il est confronté dans les relations avec la Chine et la Russie, entre autres défis de politique étrangère.
Source: Prensa Latina