Adalberto Alvarez france cuba
Paris, 9 juin (RHC) La Semaine Cubaine dans la ville française d’Enghien-les-Bains a rendu hommage aujourd’hui au célèbre musicien et compositeur Adalberto Álvarez (1948-2021), lors d’un concert d’Alexis El Mura et de son Timbre Latin.
Le groupe a clôturé la troisième journée de l’événement au Centre des Arts de la pittoresque ville de la Région Parisienne, où le public a comblé le théâtre de l’installation et s’est joint à l’hommage à celui qu’on appelait le Chevalier du Son (1), dans une édition de la semaine consacrée précisément à ce genre musical dansant qui identifie l’île.
Des chansons composées par Alvarez comme « A Bayamo en cocher », « Le rendez-vous est ce weekend », « Peut-être que vous me rappellerez » et « Le Son de l’aube » ont fait partie de la performance applaudie, qui n’a laissé presque personne assis dans l’auditorium.
Alexis Donatien a également dédié la présentation à d’autres figures de la culture cubaine décédées ces dernières années, en particulier à Juan Formell (2014) (directeurs de Los Van Van) et José Luis Cortés (2022) (flûtiste, arrangeur, compositeur, producteur de musique et directeur de NG la Banda depuis sa fondation en 1988).
Il a également célébré avec sa musique la richesse et la diversité de l’Amérique latine et des Caraïbes et les liens d’amitié avec la France.
Le concert s’est terminé par une improvisation pour souligner la virtuosité avec les instruments des membres d’Alexis El Mura et de son Timbre Latin et des artistes invités, dont l’orchestre El Niño y la Verdad, qui sera chargé de la clôture samedi de la Semaine cubaine à Enghien-les-Bains.
Avant la présentation attendue, le directeur du Centre des Arts de la ville, Dominique Roland, a partagé lors d’une conférence illustrée des détails de ses études et recherches sur le Son Cubain.
La dissertation a été accompagnée de démonstrations de danse et de l’utilisation d’instruments tels que les tres (1), les maracas et le Bongó, de vidéos et de fragments d’interprétations d’artistes qui ont donné de l’élan et de la notoriété au genre, de la taille du Trio Matamoros, l’orchestre Aragón, Benny Moré et le Septeto Nacional de Ignacio Piñeiro.
Le Son étant le protagoniste de la semaine, il a été mis à profit par l’Ambassadrice de Cuba auprès de l’Unesco, Yahima Esquivel, pour annoncer mardi que l’île présentera en mars 2023 le dossier de candidature de ce genre musical cubain à la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité.
- Le son est un genre musical cubain dansant qui a atteint une projection internationale à partir des années 1930. Ce rythme combine la structure et les caractéristiques de la musique espagnole avec des éléments et instruments musicaux afro-cubains et indigènes. Le son cubain est l'un des genres les plus influents de la musique latino-américaine ; ses dérivés et fusions, en particulier la salsa et le mambo, se sont largement répandus dans le monde entier. Sa structure musicale existe dans d'autres pays des Caraïbes avec d'autres noms et variations1. En septembre 2012, le son a été déclaré patrimoine culturel de Cuba.
- Le tres est un instrument de musique à cordes. Il s'agit d'une petite guitare rudimentaire fabriquée à partir du xviie siècle à Cuba. Il s'est répandu ensuite à Porto Rico, République dominicaine et au Mexique, dans la musique latine.
D'abord taillé dans le bois épais d'un cageot de morue et tendu de trois paires (trois groupes de trois à l'origine) ou chœurs de cordes en boyau d'agouti (tres signifie trois en espagnol), le tres est monté aujourd'hui de six cordes en métal, semblables à celles de la guitare folk, chaque paire de cordes comportant une corde lisse et une filée. Le corps est réalisé avec du bois tendre et le manche est fait de bois dur.
- Les maracas sont des instruments de percussion de la famille des idiophones. Ils sont aujourd'hui très répandus dans la musique latine et antillaise (chacha). Maraca signifie musique (ou faire de la musique) en langue tupi.Ils sont aussi vendus comme souvenir dans des pays d'Amérique latine et utilisés pour la décoration.
- La description la plus générale d'une maraca consiste en un manche au bout duquel se trouve une cavité fermée contenant des éléments mobiles auto-entrechoqués et percutant la paroi interne de celle-ci.
En Afrique noire comme en Amérique, la première maraca jouée n'a pas été fabriquée par l'Homme : en effet il s'agit simplement d'une calebasse5 séchée dont les graines se sont détachées de la chair disparue lors du séchage pour se retrouver piégées à l'intérieur, le manche étant assuré naturellement par l'allongement du fruit du côté du pédoncule. Une fois secouée, cette maraca n'émet pas un son très puissant, du fait du résidu de chair séchée plaqué contre la paroi intérieure et par conséquent amortissant la percussion des graines.
Curt Sachs, le coauteur du système de classification des instruments de musique, affirme que dans les endroits où la présence de calebasses se fait rare, des objets similaires ont été fabriqués à partir d'osier, d'argile, de bois ou de métal.
En Afrique noire, par exemple en République Démocratique du Congo, on trouve des calebasses qui cette fois-ci sont évidées puis de nouveau remplies de grains par un trou pratiqué à la base et refermé par un bouchon de résine. La maraca ainsi formée est alors souvent ornée de petits trous décoratifs, ou bien gravée. Ces petits trous cependant peuvent ne pas avoir qu'une fonction esthétique mais également pratique, à savoir que la calebasse peut être traversée, par l'intermédiaire de ces trous, par des tiges permettant lors du secouement une diffusion plus efficace des grains à l'intérieur de la cavité. Cette technique se retrouve également en Amériques. La technique de la vannerie, comme cela haut, peut également être utilisée pour fabriquer la cavité à la place de la calebasse.
De l'autre côté de l'océan sera utilisé le fruit du calebassier pour former la cavité, dont un coui évidé de ses graines est traversé par un axe formant le manche, ce dernier pouvant éventuellement être fixé directement au bas du même fruit. D'après l'ethnomusicologue argentin Carlos Vega, certains indiens comme les chaquenses d'Argentine préféraient utiliser la calebasse du genre cucurbita lageneria, cette plante se retrouvant effectivement sur toute la planète.
On trouve également de deux à quatre morceaux de cuir bovin cousus entre eux en adoptant une forme oblongue, dont l'extrémité non-fermée se termine par un manche en bois encastré dans celle-ci et rigidement fixé, quelquefois à l'aide de clous.
La mondialisation des musiques a amené un grand nombre d'industriel à produire des maracas en matière plastique. L'industrialisation a également construit des maracas en bois ou en cuir, comme l'ont fait de grandes marques de percussions reproduisant ainsi l'artisanat local.
Les éléments intérieurs – appelés capachos à Cuba – sont souvent des graines tropicales d'une herbacée comme celles de canna indica ou canna edulis, très dures et de densité supérieure à l'unité (c'est-à-dire qui coulent dans l'eau), ou bien encore abrus precatorius, hautement toxique et pouvant être mortelle à partir d'une demi-graine si celle-ci est consommée broyée. De petits cailloux sont utilisés quelquefois en substitution des graines.
Source Prensa Latina