Nations Unies, 2 juillet, (RHC).- Le Conseil de Sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution réclamant l'arrêt des conflits dans le monde pour faciliter la lutte contre la pandémie de Covid-19.
La résolution a été rédigée conjointement par la France et la Tunisie, qui ont salué son adoption. L'ambassadeur tunisien auprès des Nations Unies, Kais Kabtani, a évoqué un "acquis historique".
"C'est la première fois que le Conseil de sécurité (adopte) une résolution sur la santé", s'est félicité la présidence tunisienne en parlant d'avancée extraordinaire".
"Cette résolution doit maintenant être mise en œuvre", a relevé l'ambassadeur français, Nicolas de Rivière, lors d'une déclaration conjointe avec son homologue tunisien.
Certains experts doutent de la suite qui sera donnée à ce texte après une très longue paralysie du Conseil qui a mis à bas sa crédibilité.
Bloquée pendant des mois par la Chine et les Etats-Unis, opposés sur la place à accorder dans le texte à l'Organisation mondiale de la Santé, la résolution vise à soutenir un appel du 23 mars du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en faveur d’un cessez-le-feu mondial.
Dans un communiqué, Antonio Guterres a estimé que "l'adoption de la résolution allait envoyer un signal important aux parties en conflit et pourrait aider à modifier les calculs sur le terrain".
Le texte demande "une cessation des hostilités immédiate et générale" dans tous les conflits à l'agenda du Conseil de sécurité, à l'exception des combats contre les groupes jihadistes. Il réclame "une pause humanitaire pour au moins 90 jours consécutifs" afin de faciliter l'assistance internationale aux populations.
La résolution adoptée ne comporte plus comme sa version précédente de paragraphe faisant allusion à l'OMS, auquel s'étaient opposés catégoriquement le 8 mai les Etats-Unis.
Selon des diplomates, c'est à l'initiative de l'Indonésie, membre non permanent du Conseil, qu'un compromis a pu être trouvé. Un paragraphe a été ajouté au préambule se bornant à rappeler l'adoption d'une résolution le 2 avril par l'Assemblée générale de l'ONU.
Dans ce texte sur la nécessité d'une solidarité mondiale pour surmonter la pandémie, l'Assemblée générale engage les 193 membres de l'ONU "à apporter tout l'appui et toute la coopération nécessaires à l'Organisation mondiale de la Santé".
Cette vague référence à un texte de l'Assemblée générale a été jugée acceptable par la Chine qui voulait souligner le rôle de l'OMS et par les Etats-Unis qui ont rompu avec l'agence onusienne accusée de mauvaise gestion de la pandémie et qui ne voulaient aucune mention explicite ou implicite à son égard.
"Que nous citions ou pas l'OMS dans la résolution, le soutien à l'OMS, au multilatéralisme, est là", a fait valoir lors d'une conférence de presse l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun.
Avec AFP