Brasilia, 16 janvier (RHC) Des magistrats reconnus du Brésil ont précisé le besoin d’expulser du pouvoir le président de droite Jair Bolsonaro pour pouvoir affronter avec des résultats plus tangibles la plus grande crise sanitaire vécue par le pays depuis un siècle, provoquée par la pandémie du Covid-19.
L’ex-minitre de la Justice Eugênio Aragâo et Pedro Serrano de l'Université Pontificale Catholique de Sao Paulo ont déclaré respectivement au site Rede Brasil Atual, que la procédure de destitution aurait réduit du moins probablement le soutien à l’ancien militaire.
De même elle montrerait à une bonne partie de ses partisans la conduite de Bolsonaro vis-à-vis du virus et des effets de celui-ci.
Mais, Rede rappelle que le président de la Chambre des Députés, Rodrigo Maia ne veut pas donner son accord pour lancer cette procédure car il exclut l'ouverture d'un procès politique contre l’ex-capitaine de l’Armée, en considérant qu’il n y a pas de raisons pour donner suite aux requêtes qui sont au nombre de 60.
Le parlementaire reconnaît que Bolsonaro “a commis des erreurs” dans la lutte contre la pandémie minimisant la perte de milliers de vies, mais qu'aucune de ses actions, assure-t-il, ne justifie une procédure de destitution.
Pour qu’une procédure de mise en accusation soit lancée, Maia doit donner son d’accord. Puis, un comité doit examiner s’ils assurent le suivi ou pas. L’accusé a un délai de 20 jours pour se défendre.
Si l’accusation porte sur un crime de droit commun, le procès sera confié à la Cours Suprême Fédérale et s’il s’agit d’un crime de responsabilité, c’est le Sénat qui en sera saisi.
Durant cette phase le président est démis de ses fonctions pour une période de 180 jours. S’il est acquitté, il retourne automatiquement à son poste ; en revanche s’il est condamné il est immédiatement destitué.
Le site dénonce que « la tragédie et le collapsus du système de santé dans l’Amazonie et la pandémie du Covid-19 s’aggravent dans le pays sous le regard indifférent de Bolsonaro »
Face à ce cette mauvaise gestion de Bolsonaro, le chiffre des morts causés par le Covid-19 dépasse les 207 milles (plus de mille par jours) et 8,5 millions de contagions. Le Brésil glisse vers l’incertitude et on n’a même pas commencé la vaccination, déjà initiée dans 50 pays.
“Nous avons besoin de comprendre la conduite de l’Exécutif fédéral, tragique et unique au monde vis-à-vis de la pandémie… la conduite de Bolsonaro est génocidaire, il devrait être démis de ses fonctions », a assuré Pedro Serrano.
Aragâo a souligné que la procédure de destitution contribuerait sans doute à une meilleure gestion de cette crise créée par Bolsonaro avec son discours tordu, ses désinformations et surtout son inaction. « Nous n’avons pas de timonier sur le navire, qui navigue à la merci de la tempête. »
(Prensa Latina)