La Havane, 13 février (RHC)- Le Directeur de l’OIT, l’Organisation Internationale du Travail pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, Vinícius Pinheiro, a signalé que "Compte tenu de la recrudescence de l’urgence sanitaire et de la persistance des mesures de confinement et d’éloignement, il faut accélérer la lutte contre le travail des enfants, pour éviter que cette crise ne nous fasse reculer en un an l’équivalent d’une décennie de progrès".
Lors du lancement régional de l’Année internationale pour l’élimination du travail des enfants, il a relevé que, selon les estimations de l’OIT et de la CEPALC, la Commission Économique de l’ONU pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, jusqu’à 300 000 enfants pourraient reprendre le travail en raison de l’impact de la crise.
L’OIT a indiqué qu’au cours des 25 dernières années, l’Amérique latine et les Caraïbes ont fait des progrès importants car 9,5 millions d’enfants et d’adolescents ont cessé de travailler, en particulier dans des activités dangereuses. Cependant, avant la pandémie, il y avait encore 10,5 millions d’enfants qui travaillaient.
La crise provoquée par le Covid-19 pourrait aggraver la situation. Guy Ryder, Directeur général de l’OIT, a souligné que "l’augmentation de la pauvreté et la baisse des revenus des ménages, la fermeture des écoles, et l’augmentation des vulnérabilités, sont des facteurs qui peuvent contribuer à l’augmentation du travail des enfants".
L’OIT a souligné la nécessité de miser sur des actions conjointes de plus en plus efficaces, basées sur le dialogue social et réunissant tous les acteurs publics et privés qui ont une part dans la réponse à la persistance du travail des enfants. À cet égard, ils ont mis l’accent sur l’Initiative régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes sans travail des enfants, une plate-forme tripartite qui, depuis sa création en 2014, cherche de nouvelles réponses au problème du travail des enfants, à laquelle participent 30 pays de la région, 7 organisations d’employeurs et 7 organisations de travailleurs.
L’analyse de l’OIT et de la CEPALC estime que le travail des enfants pourrait augmenter de 1 à 3 points de pourcentage dans la région. Cela signifie qu’au moins 109 à 326 000 enfants et adolescents pourraient entrer sur le marché du travail.
"L’un des principaux facteurs d’insécurité et d’instabilité économique dans les ménages est le fait que le chef de ménage travaille dans des conditions informelles, où la protection sociale est minimale et les contrats de travail inexistants. Le travail des enfants devient une composante importante de la façon dont les ménages gèrent l’insécurité économique", explique le rapport.
Le document rappelle que le pourcentage d’enfants et d’adolescents âgés de 5 à 17 ans qui travaillent sur le continent est tombé de 10,8 % en 2008 à 7,3 % en 2016, soit une diminution de 3,7 millions de personnes dans cette situation.
Outre les dirigeants de l’organisation internationale, des présidents latino-américains et des personnalités reconnues dans la lutte pour le travail des enfants dans la région ont participé à l’événement.
Source Página 12