Bogota, 16 février (RHC)-Selon le dernier rapport de l’Institut d’études pour le développement et la paix (Indepaz), en Colombie, 22 leaders sociaux ont été assassinés en 2021, soit en un peu plus de 6 semaines.
Selon ses chiffres, Antioquia (nord-ouest du pays) concentre le plus grand nombre de défenseurs des droits de l’homme assassinés, avec 6 cas, suivi de Valle del Cauca avec 3 et du département du Cauca (tous deux dans l’ouest du pays, dans le Pacifique) avec 2.
Le résumé de l’enquête, indique qu’environ 9 des victimes étaient des autorités civiles (en tant que conseillers), 6 des communes et 2 des dirigeants syndicaux.
En ce qui concerne les ex-combattants de la guérilla qui ont été tués par des attaques armées au cours de l’année écoulée, ils sont au nombre de 9, et c’est de nouveau le département d’Antioquia qui présente le plus grand nombre d’assassinats avec trois ex-guérilleros tués.
Indepaz a réussi à établir qu’environ 42 personnes sont mortes au milieu des 12 massacres qui ont eu lieu dans le pays, au rythme d’une tous les trois jours.
Le meurtre le plus récent a eu lieu ce samedi 13 février dans la municipalité de Cañasgordas (Antioquia), où a eu lieu le meurtre de Leonel Antonio Restrepo Arenas, qui était en cours de réintégration dans cette région.
Les faits se sont produits alors que la victime se déplaçait à moto en compagnie d’un membre de sa famille, lorsqu’ils ont été attaqués par des hommes armés qui leur ont tiré dessus à plusieurs reprises.
Restrepo Arenas est décédé sur place alors que le membre de sa famille qui l’accompagnait a été déclaré mort quelques heures plus tard dans un hôpital de la région, ce qui explique la gravité des blessures.
Depuis la signature de l’Accord de paix en 2016, 258 ex-combattants de l’ancienne guérilla Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple, FARC-AP ont été assassinés, selon les registres tenus par Indepaz sur le territoire.
Le Fonds norvégien pour les droits de l’homme a également signalé que, rien qu’en 2020, quelque 177 défenseurs des droits de l’homme ont été assassinés en Colombie, ce qui fait de loin le pays qui a enregistré le plus grand nombre de décès, avec plus de la moitié des décès recensés dans l’année, 331.
Au cours de la dernière semaine, même le porte-parole du département d’État des États-Unis a dû reconnaître sa préoccupation face aux données de la violence politique en Colombie, mais a tout de suite nuancé sa préoccupation par le soutien "inconditionnel" au gouvernement d’Ivan Duque.