Buenos Aires, 21 avril (RHC) Le pari pour une politique d’intégration plus solide en Amérique du Sud et dans toute la région est la base de la projection internationale de l’Argentine, qu’elle considère à présent indispensable pour renforcer les mécanismes déjà existants tel que le MERCOSUR et la CELAC.
Lors d’une interview exclusive accordée à Prensa Latina, le chef du Cabinet du ministère des Affaires Étrangères, Guillermo Justo Chaves, a mis l’accent sur le rôle de ces outils vis-à-vis d’un moment de plus en plus complexe et aussi sur les relations des États-Unis avec l’Amérique Latine et en particulier avec l’Argentine.
L’intégration est l’un des axes de notre politique extérieure. Notre priorité est de nous développer en tant que bloc régional, parce que nous savons que l’instrument pour face au capitalisme est l’union politique, économique et culturelle des peuples avec lesquels nous avons des frontières communes et avec lesquels nous partageons la région, a exprimé Cháves.
Le fait que notre marché interne soit en croissance, c’est-à-dire, le marché interrégional et en même temps la région en tant que plate-forme pour les relations extérieures, est la meilleure façon de favoriser le développement national et régional.
C’est pourquoi d’une part nous essayons de renforcer le MERCOSUR (Marché commun du Sud), et du point de vue politique la CELAC (la Communauté des États Latino-américains et Caribéens) car nous considérons que la croissance régionale n’est pas suffisante avec l’Amérique du Sud uniquement mais avec toute l’Amérique latine et les Caraïbes.
En même temps, face à un scénario assez complexe où nous sommes déçus de la manière dont on est en train de gérer l’OEA et de son Secrétariat Général, nous sommes convaincus que la CELAC constitue un champ d’action très important pour jouer ce rôle politique dans le continent.
Nous parions également sur l’intégration des pays tel que le Mexique de par son importance dans le développement de toute la région. Nous considérons que la politique d’intégration est indispensable : c’est-à-dire l’union de MERCOSUR, avec toute l’Amérique du Sud et la CELAC.
Le fonctionnaire a signalé qu’il considère qu’à partir de l’arrivée au pouvoir du parti démocrate, les relations entre l’Amérique Latine et les États-Unis vont s’améliorer. L’ancienne administration états-unienne avait une politique d’imposition, et de critère unilatéral.
Cela a conduit la région à une division : Les pays qui s’alignaient automatiquement à côté de Donald Trump et ceux, comme nous, qui essayions d’avoir un certain marge d’action autonome.
Bien sûr, la politique extérieure de l’administration précédente (sous l’ancien président Mauricio Macri) était un alignement inconditionnel sur les États-Unis, tandis que nous essayons d’agir avec indépendance depuis la perspective de défense de l’intérêt national.
Quant aux relations bilatérales, notamment entre les États-Unis et l’Argentine, nous savons qu’elles ne changeront pas beaucoup, nous avons des relations très cordiales et respectueuses.
L’Argentine a une tradition de respect des valeurs démocratiques et des droits de l’homme, qui est reconnue par les États-Unis et notamment par l’administration démocrate.
Dans ce sens, nous aurons une bonne relation. Nous avons certainement des divergences, par exemple, en ce qui concerne le groupe de Lima, alliance de laquelle nous nous sommes retirés en raison de sa reconnaissance du gouvernement vénézuélien auto-proclamé de Juan Guaidó et par les sanctions ou blocus de caractère unilatéral contre le Venezuela.
Nous ne sommes pas d’accord avec cela car nous savons que c’est la communauté internationale qui doit agir lorsque les pays ont des problèmes, et non pas une nation de façon unilatérale et aussi parce qu’il a été démontré que les sanctions économiques n’ont donné aucun résultat.
Alors, nous espérons bien que les prochaines quatre années seront meilleures que les précédentes, mais nous ne pensons pas non plus que tout va être modifié en grande mesure.
Pour nous les États-Unis constituent un partenaire commercial prioritaire. Nous voulons renforcer nos relations et développer la coopération entre les deux pays, chercher des opportunités, faciliter le commerce, attirer des investissements productifs et améliorer la complémentarité entre les deux pays, a précisé le fonctionnaire.
Nous considérons les États-Unis comme un partenaire clé pour les investissements et aussi un marché prioritaire, car ils représentent un grand potentiel pour nos exportations.
Il est vrai aussi qu’en ce qui concerne les investissements, les États-Unis constituent le premier investisseur étranger en Argentine et ils maintiennent cette position depuis l’année 2012, avec un investissement externe directe dans différents secteurs, notamment dans celui du pétrole, l’industrie, la chimie, les équipements et les communications, a exprimé le fonctionnaire du ministère des Affaires Étrangères de l’Argentine.
Source Prensa Latina.