Bogota, 11 mai (RHC) Le sénateur colombien Gustavo Bolívar a envoyé un message au président Iván Duque dans lequel il expose plusieurs faits associés à la répression des protestations sociales que vit le pays.
Dans le texte en cinq points sur son compte Twitter, Bolívar a soutenu les accusations faites par des manifestants, par des défenseurs des droits de l’homme, par des hommes politiques nationaux et étrangers, et par des instances telles que l’Organisation des Nations unies au sujet des brutalités de la police et de l’armée contre les participants à la grève nationale.
Le Sénateur de la coalition Liste de la décence a évoqué le traitement réservé par certains médias aux peuples autochtones, qu’ils ne considèrent pas comme des citoyens du pays, et criminalisent leurs actes de mécontentement social connus sous le nom de minga.
La veille, des civils armés ont tiré sur la protestation indiennes ou minga dans la ville de Cali, déformée par des chaînes de télévision et des stations de radio qui l’ont circonscrite à des affrontements 'entre citoyens et autochtones'.
Bolívar a poursuivi sarcastiquement en soulignant que les voyous sont des gens de bien et que la police les protège à partir de vidéos où les tireurs sont du côté des uniformes, ils sont même évacués dans un transport de la force publique.
Au cours des 14 jours de manifestations antigouvernementales, plusieurs rapports et dénonciations signalent la présence de policiers en civil provoquant les manifestants pour servir de prétexte à la répression des forces de l’ordre.
Il y a également les agissements de paramilitaires armés qui agissent en accord avec les agents en uniforme, dont le groupe Aigles Noires , célèbre pour ses menaces de mort contre des hommes politiques de l’opposition, des défenseurs des droits de l’homme et des dirigeants sociaux.
Des membres de cette formation criminelle ont été filmés circulant librement dans des véhicules à partir desquels ils intimident et tirent sur les manifestants, ce que dénonce aussi Bolívar dans son message au président Duque.
Enfin, le sénateur a souligné qu’il n’y avait ni blessés ni détenus parmi les personnes qui attaquent les manifestations, alors que parmi les manifestants il y avait 47 morts.
Un communiqué conjoint des organisations non gouvernementales Institut d’Études pour le Développement et la Paix (Indepaz) et Temblores ajoute au chiffre précédent 548 disparus, 12 cas de violences sexuelles, 29 victimes de blessures aux yeux et 963 arrestations arbitraires.
Comme responsables, ils désignent les forces de l’ordre, en particulier les escadrons mobiles antiémeutes, qui, avec des dizaines de milliers d’agents dans les rues, utilisent la force et les moyens contre les manifestants, comme en témoignent des images, des déclarations de victimes et de témoins, et des vidéos sur les réseaux sociaux.