Bogota, 2 juin (RHC) La Conférence Épiscopale de Colombie a exhorté aujourd’hui à concrétiser un dialogue qui conduise aux transformations nécessaires, à l’élimination de l’inégalité et à la sortie de la crise dans ce pays.
Dans un message adressé au peuple colombien, ils ont souligné que le dialogue exige de retrouver la clairvoyance avec la liberté d’esprit, le sens de la justice avec le respect des droits de l’homme de tous, la signification de l’équité et de la solidarité, la valeur de la confiance mutuelle et de la fraternité.
Il faut croire que le dialogue est possible, même si les positions tendues et inconciliables, à première vue, semblent ne pas donner lieu à des accords, ont souligné.
Ils ont souligné que ce n’est pas une utopie et qu’il faut donc miser sur cet outil, vaincre les obstacles et laisser les causes justes en jeu avoir la priorité.
'Le dialogue, bien que difficile, est la seule voie humaine pour la solution des conflits et son fruit le plus précieux est la paix', ont déclaré les autorités religieuses.
Ils ont souligné que le dialogue demande la disposition à céder ou à concéder pour le bien commun, car il implique de s’ouvrir à l’échange sincère de vues, de parvenir à la compréhension mutuelle et d’avancer vers les points de contact qui offrent des solutions aux divergences.
'Le dialogue doit être centré sur les besoins des pauvres et des vulnérables, des marginalisés et des exclus, des victimes de la violence, de ceux dont les droits fondamentaux ont été violés', ont souligné les évêques.
Ils ont appelé à ne pas oublier les malades et les professionnels de la santé qui font face à la pandémie du Covid-19 sans les ressources nécessaires; ceux qui ont perdu leur emploi ou n’ont pas pu relancer leurs affaires, les paysans, les fonctionnaires, et ceux qui sont touchés par les situations que connaît le pays.
'Le dialogue doit viser l’essentiel et la priorité, afin qu’il soit fécond et puisse avancer vers les accords nécessaires', ont-ils souligné.
Enfin, ils ont souligné que le dialogue exige la participation et l’apport de toute la société parce que, comme l’a rappelé le Pape François lors de sa visite en Colombie, il s’agit d’une tâche sans trêve et qui exige l’engagement de tous.
Depuis le 28 avril dernier, la Colombie vit une crise sociale et politique à cause de la réponse gouvernementale, marquée par la violence, au chômage contre les politiques économiques du gouvernement d’Ivan Duque.
Le Comité National de Grève, l’un des groupes qui dirigent ces journées de protestation, tente de négocier avec le gouvernement un cahier de revendications dans lesquelles la garantie de la protestation pacifique apparaît comme un élément essentiel.
Le gouvernement de Duque n’a toujours pas signé d’accord préalable à ce sujet, les négociations sont au point mort et la grève continue.
En 34 jours de mobilisation, plus de 70 personnes sont mortes des suites de la répression policière, militaire et paramilitaire, selon de nombreuses allégations.
Source Prensa Latina