Panama, 3 juin (RHC) La ministre panaméenne des Affaires étrangères, Erika Mouynes, a plaidé pour que les pays d’origine, de transit ou de destination des migrants en situation irrégulière assument leur coresponsabilité face à ce problème croissant, a rapporté aujourd’hui le Ministère des affaires étrangères du Panama.
Lors de sa rencontre avec le directeur de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Ashraf El Nour, la diplomate a estimé qu’il était important d’aborder cette question transnationale de manière proactive, pour éviter que la situation de ces personnes ne devienne une crise humanitaire.
'Pour obtenir des résultats, il est fondamental d’échanger des informations et de réunir tous les pays impliqués dans ce phénomène persistant, sur la route des migrants vers les États-Unis, qui exige l’articulation responsable d’actions intégrales et collectives', a-t-elle indiqué-. .
En dialogue avec le plus haut représentant de l’OIM au siège de la Mission permanente du Panama auprès des Nations Unies, Mouynes a évalué l’augmentation alarmante du nombre de sans-papiers dans la province frontalière de Darién, où cet organisme soutient les autorités locales avec une équipe d’assistance.
Selon la source, cette entité internationale, chargée d’assurer une gestion ordonnée et humaine des migrations, accompagne la gestion des agents nationaux à la gare de San Vicente, zone limitrophe de la Colombie, où, au cours des derniers mois, ils ont reçu jusqu’à mille migrants par jour.
De l’avis de la ministre panaméenne des Affaires étrangères, cette situation exige des démarches diplomatiques sans précédent, dans lesquelles le pays propose 'un dialogue conjoint pour trouver une solution globale à un problème qui est global'.
Lors de son récent voyage en Équateur, à l’occasion de l’entrée en fonction du président Guillermo Lasso, la chef de la diplomatie panaméenne a abordé la question avec ses homologues de la région, en partant du principe que 'pour résoudre les problèmes communs, il faut des solutions communes'.
Pour le Panama, il est de plus en plus difficile de faire face au nombre croissant de personnes arrivant au Darién en provenance de Colombie, après avoir traversé la jungle sauvage que partagent les deux nations, a-t-elle souligné.
Les données du Service national des frontières révèlent que 11 370 migrants illégaux sont arrivés par cette voie sur le territoire national au cours des quatre premiers mois de cette année, pour un total cumulé de 111 000 migrants de 2014 à la mi-avril.
Cette route migratoire est considérée comme l’une des plus dangereuses au monde, non seulement en raison des caractéristiques propres à une forêt tropicale avec des rivières abondantes et des animaux sauvages (serpents, jaguars) et des insectes qui peuvent transmettre des maladies, mais parce que des groupes du crime organisé s’y cachent.
Source Prensa Latina