Caracas, 4 juin (RHC) Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino López, a fustigé la décision unilatérale de la Colombie de rouvrir les frontières communes avec le Venezuela et avertit que cela crée des "dangers biologiques".
"Iván Duque comprend-il la frontière comme une porte que l’on ouvre et que l’on ferme ?" a critiqué Padrino López sur son compte Twitter officiel, dans lequel il a également averti que "la prise de décisions unilatérales et désespérées pour une prétendue ouverture, sans intérêt binational de bon voisinage, ne favorise que des dangers biologiques et transnationaux provenant du pays voisin".
Le ministre vénézuélien a lancé cette alerte le jour même où le gouvernement du président colombien, Iván Duque, a rouvert par surprise ses passages terrestres et fluviaux de la frontière vénézuélienne dans le but de relancer l’économie, gravement touchée par la pandémie de Covid-19 et par ses politiques néolibérales.
Les autorités vénézuéliennes ont qualifié d’irresponsable la mesure du gouvernement de Duque et elles ont déclaré que les frontières communes devaient être ouvertes de manière consensuelle et par un accord qui n’a pas encore été atteint.
Le ministre vénézuelien des Affaires Étrangères, Jorge Arreaza, a pour sa part assuré dans un message sur Twitter qu’une telle mesure est prise afin de "détrouner l’attention de l’opinion publique des problèmes internes" que vit la Colombie depuis plus d’un mois, au milieu des protestations massives contre le gouvernement de Duque.
La frontière entre le Venezuela et la Colombie est fermée au passage des véhicules depuis 2015 sur ordre de Caracas, alors que la circulation des personnes a été suspendue après la rupture des relations, le 23 février 2019, déjà détériorées entre les deux pays voisins après le soutien de Bogota au leader de l’opposition Juan Guaidó, qui s’est autoproclamé "président par intérim" du Venezuela en janvier 2019.
Les tensions se sont avivées au début du mois de mai 2020, lorsque le Gouvernement vénézuélien a dénoncé une tentative d’attaque terroriste, par voie maritime, de la part de Washington et de Bogota pour "assassiner" le président Nicolas Maduro.
Caracas accuse Bogota d’entraîner des "mercenaires et des terroristes" pour entrer au Venezuela afin de renverser Maduro qui, face à cette conjoncture, a décrété à plusieurs reprises l’alerte orange à la frontière colombo-vénézuélienne et il a ordonné un déploiement militaire dans la région pour défendre le pays bolivarien.
Le gouvernement a accusé Duque d’envoyer des "personnes contaminées" par la COVID-19 et de les utiliser comme "armes biologiques" dans le but de propager le virus au Venezuela.
(HispanTV)