Bogota, 9 juin (RHC) Le Comité National de Grève a convoqué pour ce mercredi la grande prise de Bogota dans le cadre des mobilisations sociales en rejet de l’agenda économique du président Ivan Duque et contre la répression de la part de l’Escadron Mobile Antiémeutes (Esmad) contre les manifestants.
Le collectif, composé d’organisations syndicales, syndicales, étudiantes et autres, a annoncé la grande prise de Bogota suite au refus du Gouvernement de signer les pré-accords sur les garanties à la protestation sociale et d’avancer vers la négociation du cahier de revendications.
Selon les organisateurs de la marche, il est prévu que la mobilisation démarre à 10:00 (heure locale) depuis le parc national de la capitale colombienne.
Le refus du gouvernement de Duque a conduit à la suspension des dialogues et des réunions avec des représentants du Comité de grève qui cherchaient à mettre fin à la crise sociale dans le pays.
De l’avis du Parti Commun, le refus du gouvernement par rapport aux pré-accords constitue un affront à la vie et à la démocratie.
La manière dilatoire avec laquelle le Gouvernement affronte le processus de dialogue témoigne du désintérêt pour les grands problèmes du pays : chômage, santé, éducation, manque de revenus de la population, violence généralisée dans les campagnes et les villes, a souligné le groupement progressiste.
Des représentants du Comité de grève ont indiqué qu’ils rencontreront des membres d’une organisation internationale des droits de l’homme à Bogota et dans la ville de Cali, épicentre des protestations contre Duque.
La commission internationale des droits de l’homme a indiqué qu’elle remettra la semaine prochaine ses rapports sur la situation dans le pays au milieu des manifestations et sur les raisons pour lesquelles elles se poursuivent.
Des organisations et des collectifs de défense des Droits de l’Homme ont dénoncé mardi des actions répressives de la part de l’Esmad dans la ville de Barranquilla pendant le match de qualification pour le mondial du Qatar entre l’Argentine et la Colombie.
L’Esmad avec plus de deux mille membres a tenté d’éviter une mobilisation, convoquée dans le contexte de la grève nationale, avec des tirs de gaz lacrymogènes, des grenades étourdissantes, des coups de feu et des arrestations.
'J’aime le football, mais j’aime plus ma patrie ; S’il n’y a pas de paix, il n’y a pas de football' ont été quelques-unes des consignes scandées dans les environs du stade Metropolitano de Barranquilla où les deux équipes se sont affrontées.
Mardi matin, des organisations de défense des droits humains de Colombie ont présenté un rapport à la Cour pénale internationale, CPI, où elles font état d’au moins 3825 violations des droits de l’homme entre le 28 avril et le 2 juin.
Le document indique en outre qu’il existe 22 types de violations commises par des membres de la force publique, l’accent étant mis sur l’apparition de groupes paramilitaires urbains.
Source Prensa Latina