Santiago du Chili, 8 juillet (RHC) La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc) a rendue publique aujourd’hui son estimation de croissance régionale pour 2021 qui sera de 5,2%, mais elle l’a jugée insuffisante pour surmonter les effets de la pandémie de Covid-19.
C’est ce qu’indique le rapport « Paradoxe de la reprise en Amérique latine et dans les Caraïbes. Croissance aux problèmes structurels persistants : inégalité, pauvreté, faible investissement et faible productivité » présentée de manière télématique dans cette capitale.
L’étude de la CEPALC met en garde contre le fait que cette augmentation ne garantit pas une croissance soutenue, car l’impact social de la crise sanitaire et les problèmes structurels de la région se sont aggravés et se prolongeront.
Dans sa présentation, Alicia Bárcena, secrétaire exécutive de la Cepalc, a appelé les pays à maintenir des politiques d’urgence pour renforcer une relance économique durable, plus juste, égalitaire et respectueuse de l’environnement.
Bárcena a estimé que des politiques étaient nécessaires pour stimuler la croissance dans des secteurs à plus forte intensité technologique et générateurs d’emplois de qualité, ainsi que pour restructurer les systèmes de santé et d’éducation.
Elle a également mis l’accent sur la nécessité de l’universalisation d’un revenu d’urgence de base, l’accès à un panier de base, le renforcement de l’appui aux micro, petites et moyennes entreprises et la promotion de politiques transversales pour progresser vers un nouveau modèle de développement.
La CEPALC prévoit pour 2022 une croissance moyenne de 2,9 pour cent dans la région, ce qui représente un ralentissement par rapport à cette année, ce qui, prévient-elle, pourrait maintenir la dynamique de faible croissance d’avant 2020.
Elle a précisé que la crise de la pandémie a accru les inégalités et la pauvreté, notamment chez les femmes, les écoliers et les personnes âgées.
L’étude indique qu’au cours de l’année écoulée, le taux de pauvreté extrême a atteint 12,5 % de la population et la pauvreté 33,7% alors que les aides d’urgence aux secteurs les plus vulnérables ont permis d’atténuer cette augmentation.
Le rapport met en garde contre le fait que l’Amérique latine est la région la plus lourdement endettée, avec 56,3% du produit intérieur brut, ce qui compromet la reprise et la croissance future, situation qui s’aggrave dans les petits États insulaires des Caraïbes. Selon Mme Bárcena, une 'nouvelle architecture financière internationale est nécessaire pour répondre à l’urgence et au développement de la région', ainsi qu’un forum multilatéral pour débattre des conditions d’émission de nouvelles dettes et de restructuration de la dette, et l’inclusion des pays à revenu intermédiaire dans les initiatives d’allégement et d’accès aux liquidités.
Elle a également souligné que les recettes fiscales et la réduction des dépenses inutiles devraient être augmentées, les impôts sur le revenu devraient être consolidés, les impôts sur la propriété et le patrimoine doivent être révisés et actualisés.
Source Prensa Latina