Afghanistan : Deux nouvelles capitales provinciales du Nord aux mains des talibans

Édité par Reynaldo Henquen
2021-08-08 18:18:44

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Kaboul, 8 août (RHC)- Les talibans ont renforcé ce dimanche leur contrôle sur le nord de l’ Afghanistan, en s’emparant de deux capitales provinciales supplémentaires, dont la grande ville de Kunduz, dans une large offensive que l’armée semble incapable d’enrayer.

A quelques heures d’intervalle, les insurgés ont, après de violents combats, pris possession de Kunduz, à 300 km au nord de Kaboul, qu’ils encerclaient depuis quelques semaines, et de Sar-e-Pul, 400 km plus à l’ouest. Ils contrôlent maintenant quatre des 34 capitales provinciales afghanes. « Kunduz est tombée. Les talibans ont pris le contrôle de tous les bâtiments clés de la ville », a affirmé un correspondant de l’AFP sur place.

La ville d’environ 300.000 habitants, déjà tombée deux fois ces dernières années aux mains des insurgés, en 2015 et 2016, est un carrefour stratégique du nord de l’Afghanistan, entre Kaboul et le Tadjikistan. Taloqan, capitale de la province voisine de Takhar, était aussi menacée dimanche. La prise de Kunduz constitue le principal succès militaire des talibans depuis le début de leur offensive en mai, lancée à la faveur du retrait des forces internationales, qui doit être complètement achevé d’ici le 31 août.

Après s’être emparés de vastes territoires ruraux sans rencontrer beaucoup de résistance, ils concentrent leurs efforts depuis le début août sur les centres urbains, encerclant plusieurs capitales provinciales. « C’est le chaos total », a affirmé Abdul Aziz, un résident du centre de Kunduz.

Fin juin, les talibans avaient conquis les districts enserrant Kunduz et l’important poste-frontière de Shir Khan Bandar, frontalier du Tadjikistan, un axe névralgique pour les relations économiques avec l’Asie centrale. Le ministère de la Défense a affirmé que les troupes gouvernementales tentaient de reprendre des zones clés de Kunduz. « Les forces commandos ont lancé une opération de nettoyage. Certains endroits, dont la radio nationale et les bâtiments de la télévision, ont été dégagés », a-t-il affirmé.

« La capture de Kunduz est vraiment importante car elle va libérer un grand nombre de combattants talibans qui pourront ensuite être mobilisés en d’autres endroits du Nord », a souligné auprès de l'AFP Ibraheem Thurial Bahiss, consultant de l’International Crisis Group (ICG). Des images sur les réseaux sociaux montraient, au cours du weekend, ce qui semblait être des prisonniers talibans libérés dans les villes tout juste prises, qui pourront ensuite venir garnir leurs rangs.

Après Kunduz, Sar-e-Pul, à 600 km à l’ouest de Kaboul, est aussi tombée au mains des talibans. Ceux-ci s’étaient déjà emparés samedi de Sheberghan, à 50 km plus au nord, fief du célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostom. « Les talibans ont encerclé un bataillon de l’armée en périphérie de la ville. Toutes les autres parties de la ville sont sous le contrôle des talibans », a déclaré Mohammad Hussein Mujahidzada, un membre du Conseil de la province de Sar-e-Pul.

 

Parwina Azimi, une activiste des droits humains, a affirmé par téléphone que les responsables administratifs et le reste des forces armées s’étaient retirés vers des baraquements à environ trois kilomètres de Sar-e-Pul. L’incapacité de Kaboul à tenir le Nord du pays pourrait s’avérer cruciale pour les chances de survie du gouvernement. Le nord de l’Afghanistan a toujours été considéré comme une place forte anti-talibans, où la résistance à leur encontre avait été la plus forte lors de leur accession au pouvoir dans les années 1990.

Les talibans ont dirigé le pays entre 1996 et 2001, en imposant leur version ultra-rigoriste de la loi islamique, avant d’être chassés par une coalition internationale menée par les États-Unis, pour leur refus de livrer Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre. Vendredi, les insurgés avaient aussi saisi, sans rencontrer la moindre résistance, la ville de Zaranj, capitale de la lointaine province de Nimroz (sud-ouest), à la frontière avec l’Iran.

 

Source 20 minutes



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