Brasilia, 8 septembre (RHC) L’ancien député brésilien Celso Amorim a averti que la radicalisation du discours du président Jair Bolsonaro pourrait aujourd’hui causer de graves dommages aux relations commerciales du Brésil avec d’autres pays.
Dans des déclarations au portail de nouvelles Poder360, l’ancien ministre de la Défense a précisé que ce sont les relations avec la Chine qui seraient les plus touchées car elle est la cible des discours idéologiques de Bolsonaro.
'Certes, l’argent international a une sensibilité extraordinaire. Personne ne veut investir au Brésil. On voit que les capitaux fuient le Brésil et continueront à fuir. Donc, pour attirer un minimum d’investissements, vous allez devoir faire des concessions disproportionnées', a déclaré le diplomate.
Amorim craint également la paralysie de l’armée suite à une situation de chaos à cause d’ordres contradictoires des différents pouvoirs, comme cela est le cas entre le Tribunal fédéral suprême (STF) et Bolsonaro.
Quand il s’agit de savoir à qui obéir dans un choc de pouvoirs, cela peut ne pas être aussi évident. Et comme Bolsonaro a toujours cherché à neutraliser les militaires et à éliminer même les chefs militaires qui sont plus indépendants, j’ai cette crainte', a-t-il admis.
Pour l’ancien chef de la diplomatie, les élections de 2022 auront un rôle clé à jouer dans la réduction de la polarisation du pays s’il y a unité autour d’un autre candidat, sans préciser à quelle candidature il se réfère.
Il a prédit que le « bolsonarisme » (adeptes du chef d’état) 'disparaîtra parce qu’il relève du fanatisme qui a surgi à un moment très spécial au Brésil'.
Il a qualifié Bolsonaro de 'virus opportuniste dans une infection. Celui qui a créé l’infection était l’élite brésilienne, l’élite économique, politique et médiatique, pour avoir le pouvoir pour eux seuls', a-t-il souligné.
Dans une autre analyse diffusée par une agence de presse argentine, l’ancien juge a comparé les menaces de Bolsonaro à la Cour suprême avec les manœuvres de lawfare (guerre juridique) qui ont chassé du pouvoir par un coup parlementaire judiciaire l’ex-présidente Dilma Rousseff et provoqué l’emprisonnement de l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva.
Au sujet des manifestations anticonstitutionnelles et antidémocratiques d’hier à Brasilia, il a déclaré que 'si Bolsonaro cherchait à susciter la peur, il n’a pas atteint les résultats escomptés' et il y avait une participation importante, mais pas aussi significative : Beaucoup de camionneurs et de gens liés à l’agrobusiness.
Bolsonaro 'n’a pas fait une très grande impression, il joue avec la crainte d’un possible complot, mais je ne sais pas s’il a la force de le faire', a souligné Amorim, qui de toute façon n’exclut pas 'qu’il puisse déclencher un coup d’état pour survivre, pour éviter un procès en destitution'.
Source Prensa Latina