Moscou 14 octobre (RHC) Le président russe, Valdimir Poutine, a estimé que l'alliance militaire AUKUS, formée en septembre par l'Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, participait à une stratégie de «blocs fermés» pouvant générer une instabilité régionale.
«La création de blocs fermés, y compris [l'AUKUS] formé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, compromet sans aucun doute la stabilité régionale. Car à mon avis, être amis les uns des autres est une bonne chose, mais "coopérer contre quelqu’un" n'en est pas une. Cela sape la stabilité dont nous parlons tous et dont nous nous soucions tous», a déclaré Vladimir Poutine lors d'un entretien qu'il a accordé à la chaîne de télévision américaine CNBC, diffusée le 14 octobre par le Kremlin. Comme l'a rapporté le jour-même l'agence Tass, le président russe a par ailleurs affirmé qu'il espérait que la situation ne se développerait pas selon un scénario imprévisible et qu'elle ne provoquerait pas de tensions régionales supplémentaires. Une alliance militaire anti-chinoise ?
Pour rappel, l'Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont annoncé le 15 septembre un nouveau pacte de sécurité stratégique régionale baptisé AUKUS. S'il ne vise pas officiellement Beijing, ses ambitions visent en premier lieu à contenir l'influence chinoise dans la région indo-pacifique, ainsi que l'ont rapporté de nombreux médias des trois pays concernés. «Le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Australie lancent un pacte pour contrer la Chine», annonçait dès le 15 septembre la BBC. «Le partenariat vise à renforcer la stabilité dans la région indo-pacifique alors que la Chine étend sa puissance militaire et son influence», expliquait simultanément de son côté la chaîne américaine CNBC. «Il s'agit uniquement et à 100 % de la Chine, et nous devrions cesser de prétendre que c'est autre chose», affirmait dès le lendemain un responsable de l'administration américaine cité par le quotidien australien The Sydney Morning Herald.
En vertu de cet accord, l'Australie prévoit, entre autres, de construire au moins huit sous-marins à propulsion nucléaire de conception américaine ou encore d'équiper ses forces de missiles de croisière également de conception américaine. La non-prolifération des armes nucléaires en danger ? «Lors d’une conversation avec Victoria Nuland [diplomate américaine], il a été souligné que cette sorte de partenariat qui est en train d’être formé, pour ne pas dire bricolé, par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie, non seulement menace de saper l’architecture de sécurité existante dans la région Asie-Pacifique, mais aussi, présente potentiellement des risques pour le traité international de non-prolifération [nucléaire]», a pour sa part estimé le 14 octobre la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. La veille, le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolai Patrushev avait qualifié la création de l'alliance militaire AUKUS d'«aventure américaine qui sape les fondements de la stabilité en Asie.
Source Russie Today