Tel Aviv, 2 janvier (RHC) Des organisations internationales et palestiniennes s'inquiétaient dimanche du sort d'un détenu palestinien écroué en Israël et se trouvant désormais «dans un état critique» après plus de quatre mois de grève de la faim.
Hicham Abou Hawash, un membre du groupe armé palestinien du Djihad islamique, âgé de 40 ans et soupçonné par Israël d'être lié à des attaques contre l'État hébreu, avait commencé sa grève de la faim au mois d'août pour protester contre sa détention sans inculpation ou procès.
Ce père de cinq enfants originaire de Doura, en Cisjordanie occupée, fait l'objet d'une détention administrative, mesure permettant aux autorités israéliennes de détenir sans charge une personne pour une période de six mois renouvelable.
Une «situation très dangereuse»
Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l'ont trouvé dans un «état critique», a indiqué samedi soir le Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui s'est dit «préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique».
«Il est dans un état difficile et complexe», a indiqué à l'AFP Liad Aviel, porte-parole du centre médical Shamir, situé dans le centre d'Israël, où Hisham Abou Hawash est actuellement hospitalisé sous surveillance des forces israéliennes.
«Sa situation est très dangereuse (...) il ne parvient plus du tout à parler et n'est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s'il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé», a déclaré dimanche à l'AFP son épouse, Aïsha Hrebat. Elle a ajouté que les avocats de la famille devaient demander à la Cour suprême israélienne de lever sa détention.
«Une ligne rouge»
Le ministre palestinien des Affaires civiles Hussein al-Sheikh, qui avait d'ailleurs participé la semaine dernière à une rencontre entre le ministre israélien de la Défense Benny Gantz et le président palestinien Mahmoud Abbas, a aussi demandé la libération «immédiate» de Hisham Abou Hawash, tout comme des manifestants réunis ce week-end à Ramallah, en Cisjordanie occupée.
Israël «doit comprendre que la question des prisonniers est une ligne rouge (...) et doit assumer l'entière responsabilité de la vie d'Abou Hawash», a déclaré dimanche lors d'une manifestation dans la bande de Gaza Ismaïl Radwan, un cadre du Hamas, mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans cette enclave palestinienne.
Le Djihad islamique, second groupe islamiste armé des Territoires palestiniens après le Hamas, avait lui menacé l'État hébreu de représailles en cas de décès de ce prisonnier.
Avec AFP